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BURCKARDI de Guebwiller Johann

Dominicain, fit une carrière aussi brillante que mouvementée. Après avoir parcouru tout le cursus universitaire, d’abord au studium de Heidelberg, puis à Fribourg-en-Brisgau, en 1513, pourvu du grade de docteur de théologie, il obtint du maître général de l’ordre, son transfert à Strasbourg. Il attira l’attention des humanistes qui,pour soutenir la cause de Reuchlin © attaqué par l’Inquisition, publièrent en 1515 les fameuses Lettres des hommes obscurs. Affublé d’un sobriquet, celui de « Docteur Jesus », J. Burckardi y est présenté comme un personnage douteux ; « on dit beaucoup de mal à son sujet ». Ces allégations comportaient un fond de vérité car J. Burckardi dut quitter le couvent de Strasbourg en 1518, à la suite d’un conflit avec le prieur qu’il accusait de complicité avec une voleuse ! J. Burckardi, à qui l’ordre conféra le titre de maître en Sainte Écriture, fut chargé par le nonce Aléandre de prêcher contre Luther à Mayence en 1520, Cinq ans plus tard, il composa un traité sur la messe et combattit en chaire pour le catholicisme à Bâle ; en 1526, il affronta Oecolampade. Ses talents de prédicateur et de théologien lui valurent d’être, à la diète d’Augsbourg, l’un des conseillers de Charles Quint, en 1530. L’année suivante, il devint curé d’EssIingen. Sa trace se perd après 1536.

N. Paulus, Die deutschen Dominikaner im Kampf gegen Luther, 1903 ; L. Blum, « La part de l’Alsace à l’origine des Epistolae Obscurorum virorum », Archives de l’Église d’Alsace, 1949-1950, p. 99-128 ; B. Hubscher, Die deutsche Predigerkongregation 1517-1520, Fribourg en Suisse, 1953 ; L. Jaeger, « J. Burckardi », Neue Deutsche Biographie, III, 1957, p. 31 ; E. Zsindely « Zum Abendmahlsstreit zwischen Heinrich Bullinger und Johannes Burchard », 1 525-26, Zwingliana, t. 13,7 (1972,1), p. 473-480.

Francis Rapp (1984)