Commerçant, homme politique (★ Mulhouse 13.12.1865 † apr. 1906).
Fils de Ferdinand Bueb, cocher, et de Madeleine Reisser. Il joua un rôle de premier plan dans le parti socialiste de Mulhouse. Il préconisa la fusion entre les mouvements politiques de la classe ouvrière et ceux de la bourgeoisie radicale-protestataire. Inscrit au parti socialiste mulhousien dès 1880 et élu au conseil municipal en 1896, il fonda le quotidien socialiste, Elsass Lothringische Volkszeitung. En 1893 il battit l’abbé Cetty © aux élections législatives grâce aux voix des ouvriers et à celles de la bourgeoisie protestante qui voyait en lui le protestataire et l’anticlérical. Expulsé par les autorités françaises à l’occasion du meeting socialiste franco-allemand de Wisembach, Vosges (sept. 1896). il fut réélu en 1898, la bourgeoisie locale appliquant le slogan « plutôt rouge que noir ». Battu aux élections partielles municipales de 1899. Son attitude protestataire le mit en conflit avec la direction de son parti qui lui demanda de démissionner. Un conflit opposa Bueb et Hickel d’une part et Jean Martin et Emmel d’autre part. À plusieurs reprises il fut mis en minorité par son propre parti. Il démissionna en 1899 de tous ses mandats et quitta Mulhouse en 1906.
J. Hincker, Les catholiques et les élections à Mulhouse de 1890 à 1914, Mulhouse, 1973 ; R. Wagner, La vie quotidienne à Mulhouse de 1870 à nos jours, Mulhouse, 1976 ; A. Wahl, L’Alsace contemporaine de 1871 à 1939, Histoire de l’Alsace, t. VII, sous la direction de F. Rapp, 1977 ; G. Livet et R. Oberlé, Histoire de Mulhouse des origines à nous jours, Strasbourg, 1977 ; F. Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981.
Raymond Oberlé (1984)