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BRUNCK Antoine-Richard

Administrateur, diplomate et homme d’affaires, (C) (★ Brisach, auj. Breisach am Rhein, Allemagne, 30.11.1671 † Guebwiller 6.8.1753).

Fils de Gervais I Brunck ©. ∞ 9.11.1696 à Brisach Marie-Rosine Gotting, fille de Jean-Conrad Gotting. Après des études de droit à Paris et Orléans, Brunck devint avocat au Conseil souverain d’Alsace et greffier-syndic de Brisach en 1696. Après le retour de cette place-forte à l’Empire et le transfert du Conseil souverain à Colmar, il s’établit dans cette dernière ville. Il quitta toutefois Colmar dès 1700 pour s’installer à Guebwiller, après avoir été nommé chancelier de la principauté de Murbach par l’abbé commendataire Philippe-Eberhard de Loewenstein, et sur la proposition du marquis d’Huxelles, futur gouverneur d’Alsace. Secondé par son frère Gervais II © à qui il fit confier la direction de tous les bailliages abbatiaux, le chancelier s’affirma comme un administrateur remarquable, parvenant à concilier les intérêts seigneuriaux et ceux de la Couronne. De 1729 à 1750, il exerça lui-même les fonctions de bailli de Guebwiller. Grâce à sa profonde connaissance du droit et à ses talents de diplomate, il réussit à faire accepter définitivement la tutelle royale au chapitre noble de Murbach, à éviter à ce dernier la perte de la seigneurie de Hésingue, et à sauver l’union alors menacée des abbayes de Murbach et de Lure. Ces services rendus lui valurent l’investiture des fiefs abbatiaux de Wilsperg et de Freundeck, au ban de Wattwiller ; le nom de Freundeck fut rajouté au patronyme par le fils du chancelier. Ayant acquis par ailleurs les offices de receveur particulier des Finances en Alsace en 1707 et de conseiller secrétaire du roi avec le titre d’écuyer en 1724, Brunck devint également un homme de confiance du ministre des Affaires étrangères Jean-Jacques Amelot, qui le chargea de missions diplomatiques afin de défendre les intérêts de la Couronne dans les élections au siège épiscopal de Bâle. À la tête d’une importante fortune, Brunck fut d’abord le « banquier » du prince-abbé de Murbach puis finança la compagnie des mines de fer de la vallée de Saint-Amarin, qu’il créa en 1734 en association avec le baron de Mackau, stettmeister de Strasbourg, et d’autres financiers. Il fut ainsi l’un des premiers en Alsace à encourager l’investissement des fortunes nobiliaires et bourgeoises de la région dans l’industrie.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 245-246 (erreurs) ; Armorial de la généralité d’Alsace, 1861, p. 261 ; J.-M. Schmitt, « Antoine-Richard Brunck (1671-1753), chancelier de la principauté de Murbach. De la politique à la finance dans l’Alsace du XVIIIe siècle », Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, t. XI (1975-76).

Jean-Marie Schmitt (1984)