Baron, 55e abbé de Wissembourg de 1467 au † 9.8.1472, (C) (Wissembourg). Selon Rheinwald, J. de Bruck était « d’origine lorraine, de mœurs irréprochables, d’un esprit conciliant mais d’un caractère faible ». Il dut faire face aux prétentions du comte palatin Frédéric le Victorieux, Landvogt d’Alsace. Ce dernier résolut d’imposer à l’abbaye la stricte observance de Bursfeld. L’opposition farouche à ce projet par J. de Bruck provoqua la guerre dite de Wissembourg (1469-1472). L’abbé, après avoir transféré les archives, objets et ornements de culte au château de Drachenfels (février 1469) se réfugia dans la ville de Baden jusqu’en octobre 1469. Puis, il regagna clandestinement Wissembourg qui lui réserva un accueil triomphal le 1.11.1469. Les intrus, imposés par le comte palatin, des moines venus de Jacobsberg, durent alors regagner leur couvent d’origine. La ville prit fait et cause pour l’abbé, ce qui lui valut de subir le siège de l’armée du palatin depuis le 27.11.1469 jusqu’au 6.2.1470. Le pape et l’empereur se mêlèrent de la querelle. Ce dernier dépêcha Louis le Noir, duc de Veldenz – Deux-Ponts à Wissembourg pour y rétablir l’ordre, veiller à la sécurité de l’abbaye et de la ville. Après la reconquête du prieuré des Quatre-Tours (avril 1470) et de celui de Saint-Paul (août 1470), tous deux situés aux abords de la ville, J. de Bruck ordonna la démolition de leur enceinte fortifiée afin de les rendre inutilisables dorénavant pour ses ennemis. Le 5.12.1471, il signa la paix de Heidelberg qui mit un terme au conflit et le 29.1.1472, il se réconcilia avec l’électeur palatin Frédéric le Victorieux.
J. Rheinwald, L’abbaye et la ville de Wissembourg, Wissembourg, 1863, p. 129-151 ; O. R. Landsmann, Wissembourg, un siècle de son histoire 1480-1580, Strasbourg, 1903, p. 9-13. Pierre tombale de J. de Bruck dans le cloître de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Wissembourg.
Jean-Laurent Vonau (1984)