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BROUTTA Charles Jules,

Artiste-peintre (★ Strasbourg 19.4.1841 † Saint-Valéry-sur-Somme 29.2.1916).

Fils du colonel Louis Charles Joseph Broutta (★ Vaugirard 4.1.1809 † 2.7.1859 après Solférino), et de Camille Le Bel (★ 15.7.1818). Charles Jules Broutta habitait en 1870 chez sa grand-mère maternelle Marie Thérèse Augustine de Berquen ©, veuve du colonel-baron Le Bel. Ses talents de dessinateur et de peintre l’incitèrent à rendre sur toile et sur papier, en une quarantaine de compositions, l’ampleur extraordinaire des ravages consécutifs aux bombardements de Strasbourg par les Prussiens (août-septembre 1870). Conservés à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ses oeuvres de jeunesse réunies en trois volumes consistaient en croquis à deux teintes, dessins et aquarelles, d’après nature, parues les unes à Genève, les autres à Strasbourg, et, à la manière d’un reportage photographique, montraient les destructions des portes de la ville, de l’église Sainte-Aurélie, du Temple Neuf et de sa nef gothique, de la Bibliothèque, de la Préfecture, et, dans une aquarelle encore plus saisissante, la cathédrale en flammes. Les vingt croquis d’un autre recueil insistaient sur un ensemble de dégradations moins connues : explosion du pont de Kehl, destructions à la citadelle, à la porte des Pêcheurs, au cimetière Sainte-Hélène, occasionnées par une batterie de siège prussienne. Ch.-Jules Broutta quitta alors l’Alsace pour Dunkerque. Entreposeur de 1e classe aux manufactures de l’État, il y bénéficia d’une pension le 9.7.1903. Mais il n’eut garde d’oublier pour autant son cher Strasbourg où continuait à vivre sa sœur mariée avec le notaire Émile Ritleng et où il exposa aux Amis des artistes strasbourgeois, de 1878 à 1891, toujours en amateur, une série de paysages à l’aquarelle.

Neue Zeitung, du 18.12.1923, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 36556, M 39573, M 116294 ; Archives municipales de Strasbourg, état-civil : N 1841 n° 653, lui-même ; N 1818 n° 781, sa mère ; M 1839 n° 417, mariage de ses parents.

Gérard Cames (1984)