Peintre alsacien, (C) (★ Colmar 5.5.1840 † Haguenau 2.4.1920).
Fils de Xavier Bronner, maître-cordonnier, et de Madeleine Maurer. ∞ 6.5.1874 à Haguenau Louise Hortense Petermann. De bonne heure, il s’attacha au paysagiste colmarien David Ortlieb, alla suivre à Mulhouse les cours de Pierre Meister qui l’initia à la peinture de fleurs, et inaugura sa carrière de dessinateur en 1860. De 1861 à 1871, il séjourna à Paris. Ses compositions florales le menèrent à Barbizon, en forêt de Fontainebleau, où s’était retiré Charles Bodmer de Colmar, dont il devint l’élève. Dans cette petite localité célèbre, il se lia d’amitié avec Fr. Millet et Henner © Il édita ses lithographies ; il en exposa trois au Salon de 1868 : Marrons, Mûres, Cobéas et collabora avec Viollet-le-Duc. De retour au pays, il enseigna le dessin, dès octobre 1871, au lycée de Colmar. Il envoya en 1879 au Salon son premier paysage, Intérieur de Forêt. Environs de Fréland, actuellement aux Unterlinden de Colmar. Deux autres tableaux, le mélancolique Moulin de Fréland et Le Chemin de Fréland à Lapoutroie lui assurèrent d’emblée une place d’honneur parmi les paysagistes alsaciens. Alexandre de Geiger, alors à la tête des faïences Utzschneider de Sarreguemines, utilisa ses compétences entre 1880 et 1892. B. multiplia les esquisses pour services à fleurs (chrysanthèmes, iris, fuchsias). Mais sa passion du détail et sa lenteur d’exécution l’empêchèrent de suivre avec aisance le rythme des commandes. Il aimait à séjourner avec sa femme et sa fille unique Louise à Haguenau où il avait hérité de deux maisonnettes. Il les aménagea en atelier et au milieu des fleurs, il y passa avec sa compagne, les trente dernières années de sa vie ; puis, devenu veuf, dans une austère solitude, à Haguenau il peignit ses plus beaux paysages : Vallée de Munster, Allée Corréard, Le Vieux Hêtre, et le splendide portrait lithographié de l’archiprêtre Mayblum et alla même jusqu’à esquisser un plan de parachute (1913). Le musée de Haguenau lui consacra du 21.12.1930 au 4.1.1931 une exposition commémorative qui, à travers 116 œuvres, mit en lumière le talent éclectique de cet artiste quelque peu méconnu.
Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, II, p. 329 ; L. Kübler, « Deux artistes haguenauviens I. Hans Gsell, II. Xavier Bronner », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Haguenau, 1928-29 ; Catalogue de l’exposition commémorative consacrée à la mémoire du peintre Xavier Bronner et du sculpteur H. Gsell, 21.12.1930-4.1.1931, Haguenau, 1930, 7 p., musée de Haguenau ; L. Kübler, « X. Bronner », Elsassland XI, septembre 1931, p. 259-262 ; R. Metz, Les peintres alsaciens de 1870 à 1914, I, p. 365.
Gérard Cames (1984)
