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BROGLIE prince de, Charles Louis Victor

(★ 22.9.1756 † 27.6.1794).

Fils aîné de Victor-François de Broglie. Après avoir entrepris une carrière militaire, ∞ 3.2.1779 Sophie Rose, comtesse de Kleinroop, descendante du maréchal Conrad de Rosen (★ 1628 † 1715) et unique héritière du comte de Rosen, baron de Bollwiller. En raison de son mariage, le prince de Broglie fut reçu, en 1782, bourgeois d’honneur de Mulhouse. Muté le 27 janvier de la même année au régiment de Saintonge, il s’embarqua sur « La Gloire » et partit faire la campagne d’Amérique. Nommé par le roi, le 7.2.1789, aux fonctions de bailli d’épée « dans les districts réunis de Colmar et de Sélestat » la noblesse de ce bailliage l’élut député aux États Généraux le 1er avril. Acquis depuis longtemps aux idées nouvelles et en opposition de sentiments avec son père, Ch. L. V. de Broglie joua dès lors un rôle politique actif, votant avec les membres de la gauche de l’Assemblée Constituante (qu’il présida en 1791) et soutenant à la tribune les motions favorables à la cause populaire. Il y exprima, en particulier, le 23.11.1790, une opinion… sur la libre culture et fabrication du tabac en France et y dénonça, dans un rapport, en avril 1791, les troubles occasionnés dans les départements du Haut- et du Bas-Rhin, par les manœuvres de … M. de Rohan, ci-devant évêque de Strasbourg. Après la dissolution de l’Assemblée Constituante, le prince de Broglie reprit du service, à Brisach, dans la IIIe division militaire et fut nommé, le 28.1.1792, chef d’état-major de Luckner, puis de Biron. Une tradition sérieuse veut qu’il représenta Luckner le soir du 25 avril, lorsque le baron de Dietrich, maire de Strasbourg, reçut chez lui l’état-major et, qu’apprenant la nouvelle de la déclaration de guerre à l’Autriche, il invita le jeune capitaine du Génie, Rouget de l’Isle, à composer pour la circonstance un chant militaire. Le prince de Broglie figure ainsi sur le célèbre tableau de Pils représentant cette réunion. Le 10 août il refusa de reconnaître la déchéance de Louis XVI, démissionna et fut destitué le 17. Il se fixa à Saint-Rémy, en Franche-Comté, fut plusieurs fois arrêté et relâché avant d’être décrété d’accusation le 5.11.1793, transféré à Paris et incarcéré à Port-Royal le 31.3.1794. Condamné sur un rapport de Carnot, il fut guillotiné le 27 juin.

Dominique de Broglie, Les Broglie, leur histoire, Paris, 1972

Victor de Pange (1984)