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BRIAT (BRIOT) Hugues

chanoine de Belfort, diplomate (★ Belfort, fin du XIVe s. † après 1451).

Fils de Jehan Briat, bourgeois de Briat, et de sa femme Jeanne N. Chanoine de la collégiale Saint-Christophe de Belfort, H. Briat est cité comme chapelain « maistre d’ostel et clerc d’office » de la duchesse Catherine de Bourgogne à partir de 1420. De 1423 à 1426, lorsque la veuve du duc d’Autriche Léopold IV recouvre le landgraviat de Haute-Alsace, il fait partie de son conseil. Il reste conseiller du duc Frédéric IV (1426-1439) et de ses successeurs, Frédéric III (1439-1444) et Albert VI (1444-1458), tuteurs du jeune duc Sigismond. Possédant aussi bien le français que l’allemand, H. Briat se voit confier plusieurs missions délicates : il intervient dans les affaires de succession de Catherine et se rend fréquemment en Bourgogne. En 1434, il est chargé de reconduire l’alliance de 1430 entre Charles VII et la maison d’Autriche : son ambassade le conduit à Lyon où il rencontre le roi au début de juillet : la négociation porte sur les fiançailles entre Radegonde de France et Sigismond de Habsbourg et sur des projets militaires contre Philippe le Bon. Dans les années qui suivent, H. Briat paraît jouer un certain rôle lors du concile de Bâle ; aux côtés du landvogt autrichien, il contribue à réorganiser les finances domaniales et met en place de nouveaux péages dans le Sundgau, ce qui provoque l’irritation des Bâlois. En 1444, il semble avoir été associé aux démarches faites par la noblesse locale pour obtenir l’intervention des Armagnacs. L’année suivante, il négocie la libération du greffier de Mulhouse André Schad, capturé par les écorcheurs fixés à Montbéliard. En 1451, il sert d’intermédiaire entre la commune de Besançon et le roi des Romains et participe à de nouvelles négociations entre l’Empire et la Bourgogne. Familier du souverain, B. a usé de son influence en faveur de sa ville natale qui lui doit plusieurs de ses franchises, notamment le droit de vendre du sel (1449). Son action a permis au chapitre Saint-Christophe d’accroître ses revenus en incorporant le prieuré de Meroux (1451) ainsi que l’hôpital de Belfort (1449).

M. Moeder, « Mulhouse pendant les invasions des Armagnacs », Revue d’Alsace, 1925 ; W. Malezeck, « Oesterreich, Frankreich, Burgund. Zur Westpolitik Herzog Friederichs IV. in der Zeit von 1430-1439 », Mitteilungen des österreichischen Instituts für Geschichte, t. 79, (1971), p. 111-155.

Georges Bischoff (1984)