Skip to main content

BRENTEL

Famille d’artistes, originaire de Laninger, Souabe.

1. Georg,

(† 1.10.1616). En parenté avec deux autres Brentel, Hans et David, peut-être son père et son frère, artistes tous deux au Wurtemberg. Fixé en Alsace dès avant 1587, Georges Brentel obtint le 6 mai de cette année le droit de bourgeoisie à Strasbourg (où travaillait Hans). Il décorait des livres d’armoiries, rehaussa de gravures sur cuivre ou sur bois deux petits traités de mathématiques et d’astronomie, et inventa des modèles pour cadrans solaires. Outre son fils Friederich, deux filles : Euphrosyna, baptisée le 8.10.1592 à Saint-Pierre-le-Jeune, ∞ Ehrhard Lohmer, tailleur, du Palatinat, bourgeois de Strasbourg depuis le 31.5.1634 ; et Regina, ∞ le peintre Hans Büler de Niedernai, bourgeois de Strasbourg depuis le 6.6.1611.

2. Friederich,

peintre, miniaturiste, calligraphe et graveur (★ 1579 ou 1580 sans doute dans le Wurtemberg † Strasbourg 17.5.1651). Fils de Georg Brentel © ∞ 22.2.1601 à Strasbourg Anne, fille d’Andreas Brackenhoffer ©, puis dirigea longtemps un important atelier. Comme son père Georges Brentel dont il fut l’élève, il peignit à la gouache des blasons sur parchemin. On connaît de lui une magnifique collection de 1305 écussons à destination de la bourgeoisie alsacienne (1590-1630), ainsi qu’un arbre généalogique d’Eberhard von Rappolstein (vers 1620). Les beaux recueils d’armoiries relatives aux tailleurs et aux échevins strasbourgeois du XVIIe siècle et la Chronique de Jean Staedel (Bibliothèque municipale de Sélestat, Musée historique de Strasbourg et Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg) doivent un certain nombre de leurs compositions à Frédéric Brentel ou à son atelier. Ses gouaches, imitées de l’école flamande, ne mettaient pas seulement en scène des motifs héraldiques, mais des scènes bibliques (vie de saint Jean-Baptiste), ou mythologiques, des paysages divers. Un Office de la Vierge en deux volumes, exécuté en 1647 par Fr. Brentel, âgé de 67 ans pour le margrave Wilhelm de Bade, comportait un calendrier illustré, précieux pour la connaissance de la vie rurale en Alsace au XVIIe siècle, ainsi que deux remarquables portraits : celui du commanditaire et le sien propre en médaillon. C’est encore à la gouache que Fr. Brentel convertit en miniatures quarante chefs-d’œuvres de Rubens, Jordaens, Dürer, Van Dyck pour en rehausser un livre d’heures, aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de Paris, et, mieux encore, réalisa le tour de force de réduire à une composition de 31 sur 23 cm le Jugement dernier de Michel-Ange (vers 1620). L’œuvre gravée de Fr. Brentel englobait encore tout une série de portraits, paysages et allégories, ainsi que la fête funèbre pour le duc Charles III de Lorraine d’après les dessins em- pruntés à Claude de la Ruelle et Jean la Hière (1609), un plan de Nancy (1611) et une vue de la grande salle du château ducal de Stuttgart (1619).

3. Jean-Frédéric

Parmi les plus proches collaborateurs de Frédéric figure d’abord son fils Jean-Frédéric, dit Brendel le Jeune (★ Strasbourg 1.1.1602 † Vienne). Miniaturiste, dont les gouaches traitent surtout de sujets mythologiques et de paysages, il travailla avec son père à Strasbourg, puis avec le plus brillant élève de celui-ci, Joh. Wilhelm Baur, le « Callot alsacien » (★ Strasbourg 1600 † Vienne 1640).

4. Anna-Maria

Anna-Maria dite Brentelin ou Brendelin, miniaturiste elle aussi (★ 17.1.1613 † Strasbourg 1633). Fille et disciple de Friederich Brentel. ∞ 1630, le peintre et graveur de sceaux, Joh. Israël Schwartz, fils d’un notaire d’Augsbourg.

Archives départementales du Bas-Rhin, 7E Not. moderne, Strasbourg, VII, 49, succession Bruder, 1812 ; A. Girodie, Biographie alsacienne, XXIV, Fréd. Brentel, famille de peintres-graveurs ; Revue alsacienne illustrée, 1909, p. 37-49, en part. p. 38 et 41 ; Thieme et Becker, Allgem. Lexikon der bild. Künstler, Leipzig, 1910, IV, p. 584 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, 2, p. 299 ; W. Wegner, « Untersuchungen zu Friedrich Brentel », Jahrbuch der Staatlichen Kunstsammlungen in Baden-Württenberg, 3, 1966, p. 107-196 ; H. Haug, L’art en Alsace, Arthaud, 1962, p. 120, 128, 130, et fig. 205 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 226-227 ; Neue Deutsche Biographie, 1955, t. Il, p. 597 ; R. Heitz, La peinture en Alsace, 1975, p. 41 et 170.

Gérard Cames (1984)