Evêque constitutionnel du Bas-Rhin, (C) (★ Lohr-am-Main 4.10.1735 † Strasbourg 22.05.1799).
Fils de Mathias Brändtl, marchand de bois, et de Jeanne-Françoise Wilck, de Walschbronn, Moselle. Son père s’établit vers 1720 à Memmelshoffen près de SouItz-sous-Forêts où il remplissait aussi les fonctions de receveur des princes de Hesse-Darmstadt. Etudes au collège de Haguenau (1750-1753), à Pont-à-Mousson (1754) et à l’Université épiscopale de Strasbourg (1754-1759). Première messe à Soultz-sous-Forêts le 26.12.1759. Vicaire à Huttenheim (1760-1761), curé de Soultz-sous-Forêts (1762-1765), prédicateur à la cathédrale de Strasbourg (1765), professeur de droit canonique à l’Université épiscopale de Strasbourg (1769-1791), en même temps bibliothécaire du Grand Séminaire. Prêta serment à la Constitution civile du clergé le 2.2.1791 et se justifia par un discours où il déclara ne rien y trouver de contraire au dogme catholique. Seul candidat, il fut élu le 6.3.1791 évêque constitutionnel du Bas-Rhin par 317 voix sur 419 électeurs. Cette élection a donné lieu à une controverse entre historiens (Reuss, Ingold, Barth) sur l’importance de la participation des protestants, une grande partie des électeurs catholiques n’ayant pas pris part au vote. Sacré à Paris par Gobel le 13 mars, B. fut intronisé à la cathédrale de Strasbourg le 25, ce qui donna lieu à divers incidents (refus des professeurs et des séminaristes d’assister à la cérémonie, altercation avec le curé Jaeglé). Une monition canonique du cardinal de Rohan condamnait cette élection et interdisait au clergé de reconnaître Brendel comme évêque légitime. Sur l’instigation du directoire du Bas-Rhin, vu le faible nombre de prêtres assermentés, Brendel fit venir des prêtres et religieux d’Allemagne pour administrer les paroisses et recruta parmi eux une partie de ses vicaires épiscopaux, notamment Euloge Schneider. Malgré sa fidélité au nouveau régime il eut des difficultés avec l’administration à propos de logement et de frais de culte. Au bout d’un peu plus de deux ans, sous la Terreur, il renonça à ses fonctions d’évêque et de prêtre le 19.11.1793. Pourvu du poste d’archiviste du Bas-Rhin le 9.12.1795, il le conserva jusqu’à sa mort. Au moment du rétablissement du culte, Brendel reprit son titre d’évêque, mais ne réussit pas à redonner vie à l’église constitutionnelle ; déçu et affaibli par des infirmités il annonça sa démission définitive à l’évêque constitutionnel du Haut-Rhin le 26.6.1797.
Sources : Archives municipales de Strasbourg, IV, 351 et 352, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 22704 à 22712. A.-M.-P. Ingold, Grégoire et l’église constitutionelle d’Alsace, 1894, p. 113-137 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 225 J. Gass, Strassburger Theologen im Aufklärungszeitalter, p. 240-242 ; R. Reuss, La Constitution civile du clergé, I et II, passim, surtout I, p. 157-160 ; Méd. Barth, « Die Wahl Brendels zum Bischof von Strassburg », Bulletin ecclésiastique du diocèse de Strasbourg, 1926 et 1927 ; K. Schillinger, « Herkunft F.A. Brendels und sein Lebenslauf bis zur Bischofswahl », avec bibliographie, AEKG, 1943, p. 301-342 ; R. Metz, « Un cours de droit canonique à l’Université de Strasbourg en 1781 », Mémorial du cinquantenaire 1919-1967, Strasbourg, 1970, p. 332-346.
Louis Kammerer (1984)