Skip to main content

BRAND Charles Amarin

Archevêque (★ Mulhouse 27.6.1920).

Né dans une famille ouvrière d’ascendance paysanne tant du côté paternel (Sundgau) que du côté maternel (Ribeauvillé). Fils d’Alphonse Brand (★ Willer), employé à la Compagnie des tramways de Mulhouse, et de Marie Mullenbach (★ Mulhouse). Études primaires et secondaires à l’école Jeanne d’Arc et chez les Frères de Matzenheim à Mulhouse, puis chez les Frères assomptionnistes à Scherwiller et à Méribel. Charles Brand entra au séminaire de philosophie Saint-Thomas à Strasbourg-Robertsau, puis à la faculté de Théologie à Strasbourg et à Royat, Puy-de-Dôme, lorsque l’Université de Strasbourg fut repliée à Clermont-Ferrand. Il fut ordonné prêtre le 11.7.1943 au titre du diocèse de Strasbourg. Mgr. Brand est licencié en philosophie ; il a soutenu un diplôme d’études supérieures en philosophie à Aix-en-Provence sur la crise de la pratique religieuse et l’atrophie du sens religieux sous la direction de Gaston Berger et en 1954 une thèse de doctorat d’État en théologie sur la christologie de Jean Cassien. Mgr. Gaudel qui avait été son professeur et avait été nommé évêque de Fréjus obtint son détachement à l’évêché de Fréjus. Mgr. Brand y remplit d’importantes fonctions : vicaire général en 1955, directeur de l’aumônerie de l’enseignement public (1958-1968), directeur du centre diocésain et du domaine agricole de La Castille (1960-1976), délégué à l’entraide sacerdotale, chargé de la pastorale diocésaine et de la construction de nouvelles églises. Il devint vicaire général du diocèse en 1968. En 1971, Mgr. Brand a été nommé évêque in partibus d’Uthina et évêque auxiliaire de Mgr. Barthe dans le diocèse de Frèjus-Toulon. Il reçut l’ordination épiscopale de S.S. Paul VI à Saint-Pierre de Rome, le 13.2.1972. Le 17.11.1976, il fut nommé évêque auxiliaire de Strasbourg par le gouvernement français et S.S. le pape. Mgr. Léon Arthur Elchinger lui confia plus particulièrement la pastorale de la Haute-Alsace. Le 1.8.1981, sur décision du Saint-Siège, Mgr. Brand fut appelé à l’archevêché de Monaco qui venait d’être créé. Il fut nommé évêque de Strasbourg durant l’été 1984 pour prendre la succession de Mgr. Léon Arthur Elchinger ©. La cérémonie d’entrée en fonction du 103e évêque de Strasbourg a été célébrée en la cathédrale de la ville le 20 octobre 1984. Dans la conférence épiscopale française, Mgr. Brand fait partie de la commission des moyens de communication sociale, du comité épiscopal financier et du comité épiscopal pour le judaïsme, de la commission pour le monde scolaire et universitaire et du groupe épiscopal pour la pastorale du Tourisme.

L.A. Elchinger, « Monseigneur Charles Brand, évêque auxiliaire de Strasbourg », Église en Alsace, 1976, 12, p. 1-2 ; Messager de Saint-François, 1977, 1, p. 29 ; Messager évangélique, 1981, 12, p. 29 ; Le Nouvel Alsacien des 2 et 3.8.1981 ; Annuaire diocésain de Strasbourg, 1981 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 5.7.1984 et l’Alsace du 4.9.1984 ; Le Nouvel Alsacien 15.9.1984 (article du chanoine Knittel). Journaux des 9 et 21.10.1984.

Jean-Pierre Kintz (1984)

 

BRAND Charles Amarin (complément)

Le 16 juillet 1984, Charles-Amarin Brand, archevêque de Monaco depuis 1981, quitte la principauté pour revenir à Strasbourg où il est nommé évêque de Strasbourg. Il est installé officiellement le 20 octobre 1984. Le 8 octobre 1988, lors de sa visite à Strasbourg, le pape Jean-Paul II élève le diocèse au rang d’archevêché.

L’épiscopat de Mgr Brand n’aura pas été facile : la crise des vocations, déclin de la pratique religieuse, fatigue des prêtres de plus en plus âgés. C’est en Alsace que s’épanouit le mouvement de prêtres Jonas, né à Lyon. Il invite les laïcs à prendre leur part de « coresponsabilité » : il multiplie les conseils et les coiffe du conseil diocésain de la pastorale, à 75% composé de laïcs. Il soutient l’élection d’une femme, Martine Bertrand, à la tête de cette assemblée. A Strasbourg, il doit aussi assurer le rôle européen qu’on attend de lui et surtout un contact suivi avec les Églises protestantes et la communauté juive.

Il obtient la nomination de Léon Hégelé comme évêque auxiliaire. Il présida la commission des épiscopats de la communauté européenne.

Il donna sa démission pour son 75e anniversaire, mais poursuit encore pendant deux ans sa tâche jusqu’à la nomination de son successeur, Mgr Joseph Doré. Il prit sa retraite le 23 novembre 1997 et partagea sa vie de retraité entre Colmar et Toulouse.

Il mourut le jour de Pâques, le 31 mars 2013, à Toulouse. Ses obsèques célébrées le 5 avril en la cathédrale de Strasbourg, furent suivies par l’inhumation dans le caveau des évêques, dans la crypte de la cathédrale.

Mgr Brand était officier dans l’ordre de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national monégasque de Saint-Charles, commandeur dans l’ordre du Saint-Sépulcre, chapelain a.h. de l’ordre de Malte, officier du Mérite agricole, évêque émérite.

Mgr Brand a passé une grande partie de sa jeunesse à Brunstatt, dans la maison paternelle, rue du Burn. Il y revenait régulièrement pour la Toussaint dans cette cité, pour visiter la tombe de ses parents. Le 15 décembre 2013, Mgr Dollmann, évêque auxiliaire du diocèse de Strasbourg, a béni la place de l’église de Brunstatt qui est devenu « Place Mgr-Charles-Amarin-Brand ».

Gabrielle Claerr-Stamm (2014)

 

 

Bibliographie :

La paix du soir, Éditions Coprur, 2003

Sources :

Jacques Fortier, « Mgr Brand : un « ouvrier » de l’Eglise », Dernières nouvelles d’Alsace, 2 avril 2013 ; Sans signature, « Le décès de Mgr Brand, ancien archevêque de Strasbourg », L’Alsace, 2 avril 2013 ; C.N., « Décès du 103e évêque de Strasbourg », L’Ami du Peuple Hebdo, 7 avril 2013; A.L., « Brunstatt, le souvenir de Mgr Brand gravé dans la place », L’Alsace, 13.12.2013