Professeur et administrateur, (P) (★ Strasbourg 6.4.1858 † 17.7.1935).
Fils d’Édouard Jacques Braemer (★ 1818 † 1897), tapissier, et d’Emma Schott, fille de brasseur (★ 1829 † 1878). Attiré par les disciplines littéraires, il s’engagea néanmoins, à la suite de ses études au Gymnase protestant, dans la voie des sciences exactes suivies par son frère Gustave Braemer, et entra, après un stage de pharmacie à Lagnieu, à l’École de santé militaire, en 1878, puis au Val de Grâce. Préparateur à la faculté de Médecine de Lyon (1880), pharmacien de 1re classe (1882), puis pharmacien militaire à Marseille, Alger et Blida, il fut chargé de cours à l’École de Médecine et de pharmacie de Toulouse (1883). Pharmacien supérieur (1891) et docteur en médecine (1893), il fut professeur à la Faculté en 1896. Il publia, avec A. Suis, le premier Atlas de photomicrographie des plantes médicinales (1900), demeuré longtemps un ouvrage de base. A Toulouse, où il fut, en outre, conseiller municipal, administrateur des hospices civils à partir de 1896, inspecteur des pharmacies de sept départements depuis 1908, il s’occupa activement de la Société de pharmacie du Sud-Ouest et d’autres institutions, et professa à l’École supérieure de commerce dès 1902. Engagé volontaire en 1914, il fut nommé pharmacien en chef de l’hôpital militaire de Toulouse et adjoint au directeur du service de santé de la 17e région et il joua un rôle important dans la lutte contre les épidémies. Envoyé à Strasbourg dès la fin de 1918, il appartint à la phalange des universitaires français de talent, chargé d’y enseigner en 1919. À son enseignement, qui profita largement de la proximité de la flore vosgienne, il associa la Chambre des pharmaciens d’Alsace et de Lorraine et joua un rôle important dans le Journal de Pharm. d’Alsace-Lorraine et dans la formation des élèves de l’Institut supérieur commercial de Strasbourg, où il était professeur, en même temps qu’assesseur du doyen de la faculté de Pharmacie et membre du conseil de l’Université. À ces divers titres, il tint une grande place en Alsace bien au-delà de sa retraite (1928). En dehors de nombreuses distinctions françaises, il était correspondant étranger de l’Académie royale de Belgique depuis 1900 et docteur honoris causa de plusieurs universités. Outre le rôle régional (Soc. pharm. S.-O., Soc. pharm. Alsace-Lorraine), national (AFAS) et international (Congrès international de pharmacie) qu’il tint en étudiant des drogues diverses et en faisant connaître des drogues exotiques, il fut un promoteur de l’enseignement de la déontologie pharmaceutique et, bien avant la création de chaires de l’histoire des sciences ainsi que de la Section d’histoire des sciences et des techniques au C.T.H.S., il fit connaître non seulement la vie de grands médecins, notamment alsaciens, mais aussi leur rôle dans le contexte de leur époque : Boussingault ©, Ant. de Bary, Fluckiger, Dupuy, Debeaux, son maître Caubet, Pasteur © à Strasbourg, R. Spielmann, D. Villars, F. Kirschleger ©, A. Magnin, P. Lachmann, J. Boeckel ©, A. Fée, ainsi que d’une manière générale les maîtres de l’École supérieure de pharmacie de Strasbourg de 1804 à 1872, les botanistes alsaciens, les maîtres lyonnais de l’École supérieure de pharmacie de Strasbourg (1804-1872).
Les tannoïdes. Introduction critique à l’histoire physiologique des tannins et des principes qui lui sont chimiquement alliés, Toulouse, 1891 ; La localisation des principes actifs des cucurbitacées, Toulouse, 1893 ; Atlas de photomicrographie des plantes médicinales (en coll. avec A. Suis), Paris 1900.
« Le docteur Louis Braemer, professeur honoraire à la faculté de Pharmacie de Strasbourg », Chanteclair, t. 27, n° 287, 1932, p. 199, 2 fig. ; Mélanges Braemer, volume commémoratif du centenaire de L. Braemer, publication de la faculté de Pharmacie de Strasbourg, 1958 (1 portrait) ; E. Collar, « Le professeur Braemer honoré à Strasbourg », Revue d’histoire de la pharmacie, 46, 1958, n° 158, p. 352.
Henri Braemer (1984)
