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BRACKENHOFFER Jacques Frédéric

Administrateur et homme politique, maire de Strasbourg, (Pl) (★ Strasbourg 7.8.1759 † Strasbourg 13.3.1838).

Fils de Jean-Jérémie Brackenhoffer ©. ∞ 17.2.1789 à Strasbourg Françoise Salomé Lemp (★ Strasbourg 6.12.1770 † Strasbourg 20.2.1847), fille de l’ammeistre Jean Lemp et de Marguerite Salomé Flach. Immatriculé au Gymnase protestant le 4.7.1766, et à l’Université le 26.3.1774, docteur en droit le 19.7.1784. Patronné par son beau-père, il entra dans l’administration municipale et fut élu échevin par les Boulangers. Membre du Grand Sénat en 1788 et 1789, et directeur de la Maison des Pauvres en 1789. Le 18.3.1790, membre de la première municipalité. Il fut révoqué de ses fonctions, avec l’ensemble de ses collègues, le 24.8.1792, en représailles de la protestation officielle de la municipalité contre le coup de force du 10 août et l’arrestation du roi. Brackenhoffer fut arrêté et emprisonné au Grand Séminaire jusqu’à la chute de Robespierre. Il fit à nouveau partie de la « municipalité régénérée » le 18.1.1795. Réélu le 1er novembre de la même année il constitua la nouvelle municipalité, installée le 22.4.1797, qu’il présida jusqu’à son élection officielle en date du 29.9.1797. Cependant, pour d’obscures raisons politiques, il fut destitué, le 5.1.1798, « pour manifestation des principes les plus anti-républicains et preuves de son aversion pour le régime de l’égalité ». Brackenhoffer se soumit, mais protesta, « de ce que ses sentiments patriotiques et les efforts qu’il avait constamment faits dans sa carrière administrative pour la prospérité de la chose publique, fussent méconnus ». Il poursuivit cependant une carrière de plus en plus brillante, puisqu’il fut nommé, en

1798, juge au tribunal civil et criminel du Bas-Rhin, puis, le 23.4.1800, conseiller de préfecture et enfin, le 8.9.1810, premier magistrat de sa ville natale savoureuse revanche des avanies et vicissitudes subies durant la période révolutionnaire. Installé à son poste le 24.9.1810, il se révéla un administrateur compétent et dévoué et
un politique habile qui représenta en particulier la ville de Strasbourg lors des fêtes officielles données à Paris pour le baptême du Roi de Rome, en juin 1811. Lors de l’effondrement de l’Empire et de la double crise de la Restauration des Bourbons, il fit face aux événements avec sang froid et habileté. Nommé officier de la Légion d’honneur par le duc de Berry lors de son voyage officiel en Alsace, il fut confirmé, le 18.1.1815 dans cette distinction, par Louis XVIII. Signataire de l’adresse de fidélité au roi de la municipalité de Strasbourg en date du 20.3.1815 il n’en fut pas moins élu, le 10.5.1815, président du collège électoral du Bas-Rhin pour les élections à la Chambre des représentants et, le 12.5.1815, membre de cette nouvelle assemblée instituée par l’Empire ressuscité. Parti pour Paris y siéger, il fut confirmé dans ses fonctions de maire de Strasbourg par l’Empereur le 20.6.1815. Revenu dans sa ville le 3.8.1815, il était à nouveau élu député du Bas-Rhin par le collège départemental, le 22.8.1815, mais se voyait remplacé après sa démission, aux fonctions de maire de Strasbourg, par ordonnance royale du 29.9.1815, par le chevalier Antoine de Kentzinger, ©. Non réélu comme député en 1816, Brackenhoffer le fut aux nouvelles élections à la Chambre, le 12.9.1819. En 1820, il figura parmi les 60 principaux souscripteurs de la Compagnie d’assurance mutuelle contre l’incendie dans le Bas-Rhin et fut élu, le 13.10.1819, membre du conseil d’administration de la nouvelle société en voie de création. Siégeant au côté gauche de la Chambre, il vota à la séance du 16.3.1820  contre la loi d’exception restreignant la liberté individuelle. Membre du bureau électoral lors des élections à la Chambre des députés du 14.11.1820, il fut réélu député de Strasbourg, mais ne se représenta pas au scrutin de 1824. Retiré de la vie politique, il fut néanmoins à nouveau nommé conseiller de préfecture par la Monarchie de Juillet, le 9.3.1831 et le demeura jusqu’à sa mort.

Revue d’Alsace, 1875, p. 61 ; Dictionnaire de biographie française, VII, col. 131.

Georges Foessel (1984)