Instituteur et militant syndicaliste (★ Etréaupont, Aisne, 4.2.1877 † Eaubonne, Seine-et-Oise, 22.12.1963).
Fils de Victor Vincent Ildefonse Boulanger, instituteur, et de Pauline Julie Regnier, institutrice ; ∞ Madeleine Gillet (★ 2.2.1879), institutrice. Instituteur dans l’Aisne (1896-1918), instituteur militaire à Saint-Amarin puis à Colmar (avril 1918 – mars 1919). Instituteur (1.4.1919 – 31.3.1921) puis directeur à l’École centrale A de Mulhouse (1.4.1921-30.9.1930). Il participa en 1919 à la constitution d’une organisation professionnelle unique des enseignants du cadre local et du cadre général présidée par Hertzog © et inspirée par Joseph Rossé © : l’« Union amicale des Instituteurs du Haut-Rhin », devenue en novembre 1919 « Syndicat des instituteurs et institutrices du Haut-Rhin » puis en 1920 « Groupement professionnel des membres de l’enseignement public du Haut-Rhin ». Il rédigea la déclaration lue par Hertzog au congrès de Paris du « Syndicat national des instituteurs ». À partir de la grève d’avril 1920 pour la défense des « droits acquis », Boulanger reprocha à Rossé et à Hertzog leur « cléricalisme » et leur attitude « anti-française ». Il fut à l’origine de la démission du Groupement de la majorité des instituteurs venus de l’Intérieur (octobre 1920) et de la fondation le 16.1.1921 à Colmar de « La Fraternelle, Association des membres de l’enseignement public du Haut-Rhin », section départementale du S.N.I. (à partir de juillet 1922). Il en fut président (1921-1924), puis secrétaire général (1924-1930). Depuis 1923, il était membre de la commission permanente du S.N.I. et, à partir de 1927, secrétaire de sa commission pédagogique. Il fut reçu le 14.3.1925, par le président du Conseil Édouard Herriot et lui demanda la « rapide et complète assimilation de l’Alsace à la France, en ce qui concerne l’application des lois laïques scolaires ». Il présida également la « Fédération des fonctionnaires du cadre général du Haut-Rhin », section départementale de la « Fédération nationale des syndicats de fonctionnaires » (autonome jusqu’en 1927, mais le Haut-Rhin adhéra à la C.G.T. dès 1924) dont il fut délégué permanent de la 3e Région (Bas-Rhin, Haut-Rhin, Moselle, Meurthe-et-Moselle) de 1924 à 1929. Depuis 1925, il siégeait au bureau de l’Union départementale des syndicats C.G.T. Adversaire de l’autonomisme, il fut également président de la section de Mulhouse et membre du comité central de la « Ligue des droits de l’Homme » ; militant du parti socialiste S.F.I.O., il fut rédacteur en chef de son périodique de langue française, le Réveil alsacien. Après sa retraite, il s’établit à Eaubonne et continua jusqu’en 1937 à militer comme secrétaire national adjoint du S.N.I. A ce titre, il fit de nombreuses démarches auprès de Paul Valot ©, directeur général des services d’Alsace et de Lorraine. De 1933 à 1937, il fut gérant de la maison d’édition fondée par le S.N.I., la Société universitaire d’Edition et de Librairie (S.U.D.E.L.) ; il devint ensuite président à vie de la Fédération générale des retraités.
Archives départementales du Bas-Rhin, AL 98, paquets 639 et 661 ; Bulletin de la Fraternelle, Association des membres de l’Enseignement public du Haut-Rhin, 1921-1926, puis Bulletin du S.N.I., Bas-Rhin et Haut-Rhin, puis S.N.I., Bulletin de la Fraternelle ; Cahiers des droits de l’Homme, 1928 et 1929 ; Annuaire des membres de l’enseignement d’Alsace et de Lorraine, 1930.
Drouin, « Hommage à Boulanger (…) », S.N.I. Bulletin de la Fraternelle octobre 1930 ; Senger, « Origine et développement des associations d’instituteurs dans le Haut-Rhin », ibid., juillet 1937 ; Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français sous la direction de J. Maitron, t. 20, p. 87-88 ; J. Franceschi, Les groupes de pression dans la défense de l’enseignement public, Paris, 1964.
Léon Strauss (1984)