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BORD André

Libraire, homme politique (C) (★ Strasbourg 30. 11. 1922).

Fils de d’Alphonse Bord d’origine alsacienne qui avait été mineur en Moselle avant de devenir grutier au port du Rhin et ajusteur, et de Marie Anne Sigrist. ∞ I Germaine Fend, docteur en médecine, † juin 1976; deux fils; ∞ Il Francine Heisserer, fille d’Oscar H. footballeur professionnel. André Bord a fréquenté l’école primaire puis le collège Saint-Étienne à Strasbourg. Évacué avec sa famille en 1939 il revint de la Dordogne à Strasbourg en 1940 et entra en apprentissage à la librairie Müh-Leroux. Il s’évada d’Alsace occupée en 1941 avec un groupe de prisonniers de guerre polonais. En zone libre il se mit au service des réseaux de Résistance « Andalousie » et « Martial » comme agent de liaison entre Lyon et la Dordogne (nom de code: « le bronzé » et « Renoir »). Arrêté par la Gestapo en 1943 et relâché faute de preuves, la Milice l’arrêta à nouveau à Périgueux en 1944. Libéré par un coup de main de ses amis du maquis il fut condamné à mort par contumace, à Limoges, par une cour martiale.

En Dordogne il participa au recrutement des commandos « Verdun » et « Bir-Hakeim » qui plus tard furent intégrés dans le bataillon « Strasbourg » de la brigade Alsace-Lorraine. A. B. combattit d’abord contre la division SS « Das Reich » dans la région de Bergerac et Vergt, participa à la libération de Périgueux, puis, avec la brigade Alsace-Lorraine, à la bataille d’Alsace: Ballersdorf, Dannemarie, Altkirch, puis dans le Bas-Rhin, à Gerstheim pendant l’offensive de von Rundstett en janvier 1944. Ensuite A. Bord servit à l’état-major du général Salan à Constance.

De retour à la vie civile en 1946, il est employé pendant quelques mois à la Communauté de Navigation Française Rhénane avant d’être engagé par le général de Gaulle, en 1947, comme permanent du « Rassemblement du Peuple Français » dont il devint le secrétaire général pour le Bas-Rhin. Ce fut le départ d’une brillante carrière politique.

Député de la 2e circonscription du Bas-Rhin (Strasbourg) de 1958 à juin 1981 ; conseiller municipal de Strasbourg 1959-1971 et adjoint au maire de 1959 à 1965 ; conseiller général de Strasbourg, 1961-1979 ; président du Conseil général du Bas-Rhin, 1967-1979 ; président du Conseil régional d’Alsace, 1974-1977 ; député au Parlement Européen de 1962 à 1966 et de 1982 à 1984.

Au mois de décembre 1983, A.Bord tenta de reconquérir un siège au Conseil général du Bas-Rhin à l’occasion d’une élection partielle. Sa candidature fut gênée par les divisions du R.P.R. sur le plan local et Hervé Bussé, fils du conseiller défunt, l’emporta au second tour.

Membre du gouvernement à partir de 1966 A. Bord fut le « ministre alsacien » jusqu’en 1978. Secrétaire d’État à l’Intérieur sous les gouvernements Pompidou, Couve de Murville et Chaban-Delmas, 1966-1972 époque où il mit, notamment, en place les « communautés urbaines » et, en liaison avec le Crédit Mutuel, la « Caisse d’Aide aux Collectivités locales ». Ministre des anciens combattants et victimes de guerre sous le gouvernement Messmer de mars à mai 1974 ; secrétaire d’État aux anciens combattants sous les gouvernements Chirac (juin 1974 à août 1976) et Barre (août 1976) ; secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement auprès du Premier Ministre (septembre 1977-mars 1978). Dans ces activités, il a notamment créé la carte du combattant pour les anciens d’Afrique du Nord. Secrétaire général de l’U.D.R. 1976 ; membre du conseil politique et du comité central du R.P.R. (depuis janvier 1977).

Les problèmes des incorporés de force, ceux spécifiques aux anciens combattants alsaciens et mosellans et aussi les affaires liées au droit local ont été suivis avec attention par ce ministre à la longévité gouvernementale exceptionnelle. D’une efficacité proverbiale dans ses interventions en faveur de cas particuliers, il a pu favoriser de nombreux projets régionaux : axe routier nord-sud, liaison Paris- Strasbourg, voie rapide de la vallée de la Bruche ou désenclavement de Wissembourg.

Entré jeune dans la vie sportive : scoutisme, basketteur à l’A.G.R. dès 1937 (Staint-Léon), au Racing (1940-1941) et au Cercle Saint-Joseph après la Libération, il créa le club de l’AS Meinau qui fusionna avec le Racing Club de Strasbourg dont il est président général depuis 1978. Le succès ou les malheurs de ce club n’ont pas été sans influence sur les résultats électoraux de l’homme politique.

André Bord a créé de nombreuses institutions de la vie associative : Maison régionale de la Musique, Maison des Sports (Strasbourg), Office Départemental du Tourisme, Institut des Arts et Traditions Populaires d’Alsace, Office départemental du 3e Âge, ADIRA (Comité d’expansion économique) dont il a été président de 1968 à 1980. Il assume également la présidence de nombreuses associations : Fédération des Sociétés de Musique d’Alsace, Harmonie militaire, Fédération du Folklore alsacien, Centre départemental musical et culturel, Musique et Culture.

André Bord est décoré de la Médaille militaire, de la croix de Guerre, de la médaille de la Résistance, de la médaille de la France Libre et de nombreux ordres étrangers.

Marcel Thomann (1984)

BORD André (complément)

† 13.5.2013 à Holtzheim (Bas-Rhin). Grand-officier de la Légion d’honneur (décembre 2006) et grand-officier de l’ordre national du Mérite (mai 2012)

Dernières nouvelles d’Alsace, 14.05.2013. Le Monde, 14.05.2013

Philippe Legin (février 2017)