Colonel, administrateur, fondateur de société d’histoire (★ Périgueux 22.9.1919 † Strasbourg 31.8.2003). Fils de Jean Baptiste Fernand Bonnel médecin et de Marie Louise Yvonne Montastier. ∞ à Strasbourg 11.10.1947 Marie Jeanne Klein ; 4 enfants. Après des études à Périgueux et Bordeaux sanctionnées par les deux baccalauréats, Bonnel se porta volontaire à Nice pour la durée de la guerre le 26.9.1939. Il fut dirigé sur le peloton d’élèves officiers de réserve à Saint-Maixent et passa aspirant le 1.5.1940. Après la défaite, il servit en Afrique du Nord au 7e RTA. De retour en métropole en février 1942, avant d’être démobilisé le 1.5.1943, il entra en résistance et servit dans les FTPF du 5.8. au 10.10.1944. Engagé pour la durée de la guerre, il combattit comme sous-lieutenant de réserve devant Royan où il gagna sa première citation et la croix de Guerre 1939- 1945. Intégré dans l’armée active et passé par l’École des Cadres de Strasbourg, Bonnel partit en Indochine (1949-1951). Affecté au 4e régiment de Zouaves il servit en Tunisie jusqu’en 1953 où il rejoignit la Légion Étrangère, à Sidi Bel Abbès. Il repartit en Indochine et servit a la mission militaire française près le gouvernement royal du Cambodge jusqu’en août 1955 (deux nouvelles citations et la croix de guerre TOE). Promu capitaine, il rejoignit l’AFN en juin 1957 où il servit jusqu’en 1960 (croix de la Valeur militaire, 1959), et à nouveau en 1963-1964. Chef de bataillon en 1964. Il quitta alors l’armée après plus de 25 ans de services pour rejoindre les services de l’Éducation Nationale. Il continua cependant a servir dans les réserves (promu colonel en 1979).
Affecté à l’administration de la faculté des Lettres, le doyen Georges Livet © lui confia le
suivi de l’installation de l’ancienne faculté des Lettres (devenue par la suite Université des
Sciences Humaines) sur les terrains de l’Esplanade.
Il acheva sa carrière administrative de quatorze années comme secrétaire général de l’Institut des Sciences Politiques. Patriote, Bonnelmilita également au sein du Souvenir Français dont il fut de 1985 à 1988 délégué départemental. De tout temps intéressé par l’histoire et notamment par celle de l’Empire napoléonien, Yves Bonnel, frappé par la richesse du patrimoine napoléonien de l’Alsace, procéda systématiquement à leur inventaire exhaustif. En 1984, Bonnel fit inscrire au registre des associations du tribunal d’instance de Strasbourg, l’Association d’Alsace pour la Conservation des Monuments Napoléoniens. Auparavant, depuis plusieurs années il avait été le délégué pour les départements de l’Est de l’Association pour la Conservation des Monuments Napoléoniens (nationale). Il se rendit compte qu’il était avantageux pour le groupe de personnes qu’il animait de constituer une association de droit local pour pouvoir adhérer à la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace, dont il fut d’ailleurs durant plusieurs années secrétaire général, et bénéficier ainsi des avantages attachés à cette adhésion par le biais des subventions accordées à la Fédération par les deux conseils généraux et le conseil régional d’Alsace, ce qui lui permit d’éditer un annuaire. Grâce à Bonnel, l’AACMN a progressivement obtenu, dans les faits sinon dans les textes, un statut de complémentarité du Souvenir Français qui à maintes fois étendu jusqu’au premier Empire son domaine d’intervention. Auteur de quatre volumes consacrés à l’histoire et l’inventaire des petits monuments napoléoniens en Alsace : (les bancs-reposoirs des premier et second Empire, les bornes et colonnes indicatives du Bas-Rhin, le patrimoine napoléonien du Haut-Rhin) et d’une étude biographique de Frédéric Reech ©. Il collabora également à plusieurs ouvrages, notamment à une description des monuments et sites napoléoniens de Strasbourg et environs. Officier de la Légion d’honneur. Chevalier puis officier des Palmes académiques.
Jean-Paul Bailliard (2004)