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BOESWILLWALD Paul Louis

Inspecteur général des monuments historiques (★ 22.10.1844 à Paris, † 17.07.1931 à Paris) (Pl.).

Fils du Strasbourgeois émile Boeswillwald © (1815-1896), devenu inspecteur général des monuments historiques à Paris, neveu de Paul Dubois, statuaire et directeur de l’école des beaux-arts. Paul Boeswillwald étudie à l’école des beaux-arts de Paris où il est l’élève de son père et de Jean Charles Laisné (1819-1891) de 1863 à 1868. Il est architecte attaché à la commission des monuments historiques en 1872, membre de la commission en 1885 et inspecteur général des monuments historiques en 1895 en remplacement de son père. Il est également rapporteur près le comité des édifices diocésains en 1872, architecte diocésain en 1876, membre du comité des travaux paroissiaux en 1882, et inspecteur général adjoint des édifices diocésains en 1885. Il est professeur d’histoire d’architecture française du Moyen Âge et de la Renaissance à l’école nationale des beaux-arts en 1892, membre du conseil supérieur de l’enseignement des beaux-arts en 1912. Il est membre de la commission des bâtiments des lycées et collèges et du conseil général des bâtiments civils en 1898, etc. Il restaure de très nombreux monuments historiques en France : remparts de la cité de Carcassonne après la mort de Viollet-le-Duc en 1879 ; tour et pont d’Orthez ; remparts de Guérande ; église de Saint-Père-sous-Vézelay ; église de Saint-étienne et flèche de la tour de l’Horloge à Auxerre ; château de Foix ; église et cloître de Saint-Gengoult à Toul ; ancienne cathédrale de Toul ; églises de Rampillon et d’Appoigny ; abbaye de la Trinité de Vendôme ; monuments de Bourges ; ancienne cathédrale de Laon en 1907 ; Sainte-Chapelle et hôtel de Cluny à Paris.

Paul Boeswillwald exerce également d’importantes responsabilités en Alsace. En 1900, il rencontre le conservateur des monuments historiques d’Alsace Felix Wolff © (1852-1925) à qui il prête les dessins de son père des monuments d’Alsace pour qu’il en ait une copie au Denkmalarchiv à Strasbourg. En 1907, il est nommé membre de la commission spéciale chargée d’étudier la restauration complète du château des Rohan à Strasbourg. Pendant la Grande Guerre, il est membre de la sous-commission pour l’étude des questions se rapportant aux beaux-arts, musées et monuments historiques constituée auprès du service d’Alsace-Lorraine du ministère de la Guerre le 28 février 1918. Après l’armistice, il fait partie de la délégation de la commission des monuments historiques chargée de se rendre en Alsace et en Lorraine pour prendre les premières mesures nécessaires à la conservation des monuments classés. Le 21 décembre, il rend un rapport très favorable sur les travaux de consolidation des fondations du pilier principal de la haute tour de la cathédrale de Strasbourg dirigés par l’Allemand Johann Knauth © (1864-1924) et demande le maintien en fonction de celui-ci. Suite à l’arrêté Millerand du 20 juin 1919 rendant applicable à l’Alsace et à la Lorraine la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, il est nommé membre permanent de la commission de l’architecture et des beaux-arts d’Alsace et de Lorraine (1919-1925) où il exerce une influence importante. Suite au rattachement des services d’architecture et des beaux-arts d’Alsace et de Lorraine au ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts à Paris, il est chargé de rapporter l’ensemble des propositions de classement et les projets de restauration des monuments historiques d’Alsace à la commission des monuments historiques à Paris (1925-1929). Il est également membre de la délégation permanente chargée de l’examen sur place des questions intéressant les monuments classés d’Alsace et de Lorraine (1926-1929). Par ces différentes fonctions, il contribue à réintroduire en Alsace les méthodes françaises de conservation des monuments historiques. Il prend sa retraite en 1929.

Chevalier (1886) puis Officier de la Légion d’honneur (1903).

 

Base Dictionnaire des élèves architectes de l’école des beaux-arts (1800-1968) – INHA. Notice par Marie-Laure Crosnier Leconte. Base Autor du ministère de la Culture et de la Communication. Notice AW00405. Base Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle – école des chartes (dir. Jean-Michel Leniaud). Base Léonore. Dossier LH/266/45.

Edmond Delaire, Les architectes élèves de l’école des beaux-arts, 1793-1907, Paris, Librairie de la construction moderne, 1907, p. 108. Marius Chabaud, « Architectes attachés à la commission des monuments historiques et architectes en chef des monuments historiques », in Société française d’archéologie, centenaire du service des monuments historiques et de la Société française d’archéologie, Congrès archéologique de France, XCVIIe session tenue à Paris en 1934, tome 1, Picard, 1936, p. 264. Alain-Charles Perrot, Les architectes en chef des monuments historiques, 1893-1993, Centenaire du concours des ACMH, Levallois Perret, HM éditions, 1994, p. 34. François Igersheim, L’Alsace et ses historiens, 1680-1914, La fabrique des monuments, Strasbourg, PUS, 2006. Nicolas Lefort, Patrimoine régional, administration nationale : la conservation des monuments historiques en Alsace de 1914 à 1964, thèse de doctorat en histoire, Université de Strasbourg 2013. Frédéric Haeusser, Christian Wolff et Patrick Cabanel, « Boeswillwald, famille d’architectes », in Patrick Cabanel et André Encrevé, dir., Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1, A-C, Paris, Les éditions de Paris Max Chaleil, 2015, p. 338-339.

 

Nicolas Lefort (novembre 2016)