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BOESWILLWALD Émile

Architecte (★ Strasbourg 2.3.1815 † Paris 20.3.1896.

Fils de Jean Frédéric Boeswillwald, boulanger, et de Marie Elisabeth Kobelt. ∞ 27.10.1842 à Paris Joséphine Louise Lina Philippine Spitz (★ 28.10.1817). Après ses études au Gymnase protestant de Strasbourg à partir de 1822, il fit son apprentissage chez un maître-maçon tailleur de pierres. Attiré par des études plus poussées, il suivit des cours d’architecture à Munich, puis à Paris, à l’École des Beaux-Arts, sous la direction de Labrouste. Dès 1843 il fut attaché à la Commission des Monuments Historiques et grâce à son érudition archéologique, devint, en 1845, inspecteur à Notre-Dame de Paris, en 1847, architecte de la cathédrale de Luçon et en 1849, architecte diocésain. Son grand talent qui joignait l’art à la science, l’amena à se voir confier la restauration de plusieurs monuments de première importance, telles les cathédrales de Bayonne, de Chartres, d’Orléans et de Laon, ainsi que la Sainte-Chapelle de Paris à qui il sut rendre son admirable état primitif. De même s’occupa-t-il de nombreux et importants chantiers, tant civils que religieux, en Lorraine et en Alsace, parmi lesquels les églises de Niederhaslach, Guebwiller et Neuwiller. Il n’est pas jusqu’à Madrid où il ne dirigea la restauration d’un palais mauresque qui demeure un modèle en la matière. Il se révéla non seulement comme un grand restaurateur, mais également comme un constructeur de talent à qui l’on doit en particulier l’École rabbinique de Metz, la chapelle du château de Biarritz, l’église Saint-Martin de Pau. Il exposa d’autre part nombre de dessins de qualité aux Salons de 1839, 1842, 1849, ainsi qu’à l’Exposition universelle de 1855. Il est également auteur d’un triptyque décoré par Steinheil. Ayant obtenu successivement de la Commission des Monuments Historiques, des médailles en 1845, 1849 et 1855 pour son œuvre, il fut appelé en 1853 à prendre la succession de VioIlet-le-Duc et de Mérimée, comme inspecteur général des Monuments Historiques de France. C’est dans le cadre des ses nouvelles fonctions, qu’après la conquête de la Tunisie par la France, il y organisa, ainsi qu’en Algérie, en 1882, le service des fouilles archéologiques. Nommé membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts en 1887, il fut appelé, en 1889 encore, à examiner la cathédrale de Strasbourg qui fit de sa part l’objet d’un remarquable rapport au maire Back, sur l’état du prestigieux monument. Chevalier de la Légion d’honneur en 1853, il fut promu officier en 1865 et commandeur en 1880. Il avait également été nommé dans plusieurs ordres étrangers.

A. Cerfberr de Medelsheim, Biographie alsacienne-lorraine ; R. Menard, L’art en Alsace-Lorraine, Paris, 1876, p. 121 ; Revue alsacienne, 1885-1887, XIIe année, p. 49 et 220 ; Le Temps, du 21.3.1896 ; H. Jouve, Dict. biogr. des Alsaciens-Lorrains, 1896, non paginés ; Dictionnaire de biographie française, 1954, col. 771 ; Le concours des monuments historiques de 1893 à 1979, Paris, 1981 ; Encyclopédie d’Alsace, II, 1983, p. 723.

Frédéric Haeusser (1984)