Universitaire, historien, (C) (★ Moyenmoutier, Vosges 29.9.1939).
Fils d’Ernest Boehler (1898- 1969), cadre bancaire puis agriculteur, maire de Kuttolsheim, et d’Annette Wimmer, institutrice. ∞ 13.7.1966 à Obernai Marie-Antoinette Koerner, professeur, fille de Joseph Koerner, directeur d’école, et de Lucie Weber ; 2 enfants. Issu d’une famille paysanne enracinée à Kuttolsheim, dans le Kochersberg, depuis le XVIIe siècle, J.-M. Boehler reçut sa formation d’historien à la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg ; il y soutint en 1973 sa thèse de IIIe cycle sur le Kochersberg de la guerre de Trente ans au XIXe siècle, puis sa thèse de doctorat d’État, Une société rurale en milieu rhénan : la paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789) en 1993, l’une et l’autre sous la direction du doyen Georges Livet ©. Sa carrière d’enseignant l’a conduit, d’abord dans le secondaire, à Obernai (1963-1966) et Haguenau (1966-1971), puis à l’École militaire de Strasbourg, parallèlement au Centre de formation des maîtres de l’Académie (1971-1976). Chargé de cours à l’Université des Sciences humaines en 1975, il y exerça successivement les fonctions d’assistant (1976), de maître de conférences (1985) puis de professeur (1997). Directeur de l’Institut d’histoire moderne (à partir de 1998) et responsable de l’équipe d’accueil en Sciences historiques et, à ce titre, chargé de coordonner les recherches du Moyen Age à l’époque contemporaine et de diriger une collection publiée par les Presses universitaires de Strasbourg. Ruraliste de renom international, œuvrant dans les perspectives ouvertes par Marc Bloch © et ses continuateurs et dans l’esprit insufflé par le doyen G. Livet, J.-M. Boehler renouvela puissamment l’histoire des campagnes d’Ancien Régime à travers l’exemple alsacien dont il est l’ambassadeur auprès de l’Association d’Histoire des Sociétés rurales et du comité de rédaction de la revue Histoire et Sociétés rurales. Président de la Société savante d’Alsace ainsi que de la Société académique du Bas-Rhin, cheville ouvrière de l’édition scientifique dans la région (depuis 1992), président la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach-Barr-Obernai (à partir de 2000), il siège dans un grand nombre d’instances officielles ou associatives, notamment dans le comité de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, dans le comité de rédaction de la Revue d’Alsace et au sein de l’Académie d’Alsace. Ses publications et ses fonctions lui valurent le prix de la Décapole de l’Académie d’Alsace (1994), le prix Jacques Flach de l’Académie française (2003) et le grade de chevalier des Arts et Lettres (2004).
Ouvrages : Le Kochersberg, histoire et paysages (avec J. Burnouf et J. Callot), Strasbourg, 1980 ; Histoire de l’Alsace rurale (avec D. Lerch et J. Vogt), Strasbourg, 1983 ; Une société rurale en milieu rhénan : la paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789), thèse publiée en 3 volumes, Strasbourg, 1994, 2e éd. 1995 ; L’agriculture en Europe occidentale à l’époque moderne (avec A. Antoine et Fr. Brumont), Paris, 2000 ; La terre, le ciel, les hommes: des réalités de ta plaine d’Alsace aux horizons européens, Strasbourg, 2004; participation au Dictionnaire européen des Lumières (dir. Michel Delon), Paris, 1997, et au Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne Strasbourg, 1986-2004. Auteur, à ce jour, de 65 articles et contributions.
Georges Bischoff (2004)