Peintre, (★ Constance vers 1490 † Mulhouse 1553).
Christoffel Bockstorffer décora dès 1522 l’abbatiale de Saint-Gall, et œuvra aussi dans sa ville natale, à Lucerne et à Colmar, où il paya la taille en 1549 et encore en 1552. Il se rendit ensuite à Mulhouse pour y signer un contrat avec le Magistrat au sujet de l’Hôtel de Ville, le 10.9.1552.
Recommandé par son beau-frère, le pasteur mulhousien Conrad Finck, il dut prendre en main la décoration extérieure et intérieure de l’édifice, restauré depuis peu à la suite d’un incendie. Mais l’artiste mourut brusquement quelques mois plus tard, après avoir terminé les deux pignons. Le 5.5.1553, le Magistrat de Mulhouse proposa alors à son fils, maître Luc Bockstorffer, peintre à Ravensburg, d’achever l’entreprise suivant les volontés dernières de Christoffel, qui lui avait jadis inculqué sa manière de faire. Il termina le travail et, selon les termes de l’accord, décora le campanile en rouge et noir, campa l’aigle en noir sur champ d’or et les lions d’or, peignit les escaliers du perron et, dans la grande salle, représenta un « beau sujet d’histoire » sur le mur du fond, ainsi que, au-dessus des fenêtres, les armoiries des cantons suisses, alliés de Mulhouse : tout cet or éblouit Montaigne lors de son passage en 1580.
E. Meininger, Les anciens artistes-peintres et décorateurs mulhousiens jusqu’au XIXe siècle, Mulhouse- Paris, 1908, p. 9-19 ; M. Mutterer, « La peinture ancienne à Mulhouse », Revue alsacienne illustrée, 1910, p. 13-14 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, Paris 3e éd., 1976, Il p. 104 ; H. Rott, Quellen und Forschungen zur oberrheinisohen Kuntsgeschichte, Oberrhein, t. 3, voir les renvois à l’index p. 279.
Gérard Cames (1984)