Grand-rabbin, (★ Grussenheim 27.2.1875 d. Haguenau 14.9.1970).
Il reçut au Hildesheimer Seminar de Berlin, un enseignement qui raffermit son attachement aux traditions du judaïsme occidental, ainsi que sa volonté de partager « la vie de sa communauté dans le sens le plus large du terme ». Il fut marqué par l’enseignement de ses maîtres Israël et Hirsch Hildesheimer, David Hoffmann, Jacob Barth, Abraham Berliner qui lui enseignèrent un judaïsme à la fois ouvert au monde et rigoureusement fidèle à la tradition. Docteur en philologie de l’Université de Strasbourg en 1901, cet érudit, ce travailleur méticuleux aux solides qualités pédagogiques publia la meilleure édition française du rituel Cha’arê Tefilâ, accompagné de notes explicatives et ultérieurement d’une traduction française ainsinqu’une édition traduite et commentée de la Haggadâh de Pâque. Des générations de Juifs ont appris à lire l’hébreu dans son manuel de lecture. Il écrivit également une histoire de la communauté de Grussenheim, puis de celle de Haguenau. Son œuvre la plus populaire fut son calendrier mural qu’il publia pendant des dizaines d’années. Alors qu’il aurait pu briguer les plus hauts sièges rabbiniques (il refusa après la guerre la direction de l’école rabbinique), il se contenta par fidélité à ses convictions de modestes postes dans la campagne alsacienne, Dambach-la-Ville (1902), Barr (1910), Haguenau (1945-1961). Mais « son rayonnement dépassa largement le cadre des communautés dont il eut la charge ». Officier de la Légion d’honneur.
B. Blumenkranz, Bibliographie des Juifs en France, Toulouse, 1974 et Tribune juive, 87, fév.-mars 1970, 19.
Freddy Raphaël et Robert Weyl (1984)