(C) (★ Huningue 5.10.1749 † Colmar 11.5.1819), notaire royal de la ville de Huningue ; conjointement à cette première profession, il fut également greffier à Huningue ainsi que des terres du margraviat de Bade ; il demeura notaire pendant et après la Révolution. Fils de Nicolas Blanchard, notaire royal à Huningue, et d’Élisabeth Menweeg. ∞ 26.12.1776 à Eschentzwiller Marthe Victoire Charlotte Knopff, fille de Jean-Baptiste Knopff, tabellion à Eschentzwiller, garde marteau en la maîtrise particulière des Eaux et Forêts royales de la Haute-Alsace, et d’Agnès Fronhoffer. Louis Xavier était le père d’Amand Blanchard © (1779-1862), maire de Mulhouse 1825-1830 ; il était aussi le beau-frère de Jean Xavier Knopff © (1755-1835), notaire, Conseiller général (1823-1830) et député (1824-1827). Blanchard avait joué un certain rôle pendant la Révolution : notaire et greffier de la municipalité de Huningue, il fut en même temps greffier principal du district d’Altkirch. Il avait été arrêté au début de la Révolution et conduit à Dijon, mais le représentant du peuple, Foussedoire, ordonna sa mise en liberté le 27 thermidor an II ; nous le retrouvons comme président de l’Administration municipale du canton de Huningue le 10 brumaire de l’an IV, puis, comme membre du conseil général du Haut-Rhin, du 2 messidor an VIII à son trépas (sauf une courte interruption entre janvier et juillet 1811 où il avait dû quitter le conseil par suite d’un tirage au sort défavorable). Il avait été maire de Huningue (an VIII- février 1816), fonction dans laquelle il avait justifié la confiance de l’administration supérieure. Faisant partie des notables du département du Haut-Rhin, il avait été président du collège électoral de l’arrondissement d’Altkirch en l’an XII, ainsi que président de l’assemblée de canton de Huningue. Blanchard était membre de la loge Saint-Jean de la Triple Lumière à l’Orient de Huningue, puis il en devint vénérable d’honneur. Il avait aussi fait partie de la Société d’émulation de Colmar. À la fin de l’Empire, il fit preuve de courage en galvanisant les Huninguois lors des sièges de la ville par les troupes alliées. Relevons que l’attitude de Blanchard pendant les sièges mentionnés ci-dessus, avait été magnifiée par Pierre Haurez, dans une pièce en cinq actes, intitulée « 1813, épisode du siège de Huningue » et parue dans l’Alsace Française, XXVI, n° 31-32, des 30 juillet-6 août 1933, p. 591-620.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, I, p. 164-165 ; R. Bargeton, « L’invasion de 1813. L’entrée des coalisés à Altkirch le 23 décembre. Témoignage de Louis-Joseph Joliat, sous-préfet », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1971, p. 45-62 ; L. Kiechel, « Un document sur l’époque de la grande Révolution. Notes sur la situation civique de la ville de Huningue, par Péchel, volontaire du 4e bataillon du Doubs, 5e compagnie », Annuaire de la Société d’Histoire et du Musée de la ville et du canton de Huningue, 19, 1971, p. 1-41 ; P. Madenspacher, Notables d’autrefois. Les maires de l’ex-arrondissement d’Altkirch (an VIII-1832), Mémoire de maîtrise de la faculté des sciences humaines de Strasbourg, 1980, article Blanchard, p. 355-358 ; Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 964, p. 268-273, L 63, L 672, 2 M 3 et 84, 3 M 4, 4 M 88 ; Archives municipales de Strasbourg, fonds maçonnique 38 (8-1).
Patrick Madenspacher (1984)