Philosophe, professeur, entre autres aux collèges d’Altkirch, de Sélestat, de Strasbourg et de Mulhouse, bibliothécaire adjoint à Sélestat (★ Colmar 21.10.1813 † Lyon 25.1.1882). Fils de François Antoine Biechy et de Marie Françoise Catherine Müeg. Célibataire. Licencié ès lettres et agrégé de philosophie, B. enseigna les mathématiques à Belfort avant d’être nommé régent de 3e et 4e au collège d’Altkirch. Le 22.12.1837 il fut affecté au collège de Sélestat comme régent de 4e et 5e. En 1841, le rejoignirent sa mère et son frère Étienne © 3. Dès le 30.4.1838 il fut chargé de la suppléance de la classe de philosophie et de rhétorique. À la suite de l’avocat Antoine Dorlan ©, bibliothécaire de 1839 à 1841, qui organisa le transfert de la bibliothèque à la mairie, l’avoué Prosper Vatin en devint le conservateur. Il s’adjoignit les deux professeurs du collège B. et Adolphe Müntz avec lesquels il resta en fonction de 1841 à 1846. Ils firent imprimer un ex-libris meublé d’un lion portant un écu triangulaire sur lequel est inscrit le texte latin : Ex libris bibliothecae Selestadiensis. A.T. Pr. Vatin. Am. Biéchy, Ad. Müntz curantibus, An. Dom. MDCCXLI, J.B. Pennarun aedile restauratae. A partir du 5.4.1845 Biechy enseigna la philosophie et l’histoire. Lors des évènements de 1848, il participa à la rédaction de La Voix du Peuple, attitude politique qui entraîna sa mutation à Strasbourg à la rentrée scolaire de 1849. « Malgré son talent et ses bonnes intentions, ce fonctionnaire reconnaît que la rédaction de La Voix du Peuple lui a suscité des inimitiés et qu’il a soutenu une lutte périlleuse au milieu d’une impopularité et d’un isolement souvent bien amers » (lettre n° 2265 du principal ministre en date du 19.9.1849). Avec Strasbourg, où il enseigna la littérature française, Biechy entama un véritable tour de France de l’enseignement de la philosophie, à Mulhouse (1851-1853), Toulon (1853-1856), Carcassonne (1856-1857), Vendôme (1858), Grenoble (septembre 1858-1861) et Nancy jusqu’en 1877, date de sa mise à la retraite. La mort le surprit à Lyon alors qu’il enseignait encore la philosophie à l’Institut catholique de cette ville.
Des rapports de la philosophie et des sciences exactes, 1854 ; Historiae interpretationum secundum D.A. Augustinum in libro « De Civitate Dei », 1855 ; Essai sur la méthode de Bacon : De l’idée de science, 1855 ; Les théories de la science, 1868; L’introduction, 1869.
Archives municipaes de Sélestat, Recensement de 1846; ABR, série T, Collège de Sélestat; J. Gény, Geschichte der Stadtbibliothek zu Schlettstadt, 1889, p. 67-69 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris-Mulhouse, 1912, p. 29; Dictionnaire de biographie française, VI, 1954, 411-412.
† Maurice Kubler (2004)