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BIEBER (Frédéric) Pierre (Peter)

Avocat et publiciste (Pl) (★ Thann 17.7.1905).

Fils de Henri Bieber contrôleur des postes, originaire de Durstel, Alsace Bossue, et de Julie Mittnacht de Hunawihr ; ∞ Strasbourg 2.10.1941 Marie Louise Ketterer, d’une famille originaire des environs de Soultz-sous-Forêts. Trois fils.

 

Installé avec ses parents à Strasbourg dès 1911 il étudie à la faculté de Droit (1923-26) et est membre de la corporation d’étudiants « Argentina ». Avocat au barreau de Strasbourg, depuis 1930, il s’associe en 1934 à © Hermann Bickler et figure parmi les dirigeants de la Jungmannschaft. Cette organisation consacrée à la défense du Deutsches Volkstum qu’avait fondée Bickler en 1932, publie une « Histoire d’Alsace-Lorraine » sans nom d’auteur, petit ouvrage réédité en 1941 sous la signature de Bieber, mais réduit à la seule Alsace. Par ailleurs Bieber est l’auteur de nombreux articles de périodiques, certains sous les pseudonymes V. Luberger, V. P., ou anonymes. 

En automne 1939 Bieber d’abord défenseur de son associé H. Bickler, fut lui-même inculpé de crime contre la sûreté de l’État et traduit devant le tribunal militaire de Nancy. Après l’armistice il est libéré avec le groupe des Nanziger par un commandant spécial allemand et cosignataire de l’adresse d’allégeance à Hitler, dit « Manifeste des Trois-Épis » du 17 juillet 1940.

Par la suite Bieber fut appelé à faire partie du conseil de confiance (Vertrauensrat) que le pasteur Maurer © créa en été 1940 pour l’assister dans ses nouvelles fonctions de président de l’Église de la Confession d’Augsbourg. Dès septembre 1940 Bieber fut attaché à la présidence de la pour d’appel de Karlsruhe pour s’occuper, à titre consultatif, des affaires alsaciennes. À partir du 1er octobre 1941 il est vice-président au tribunal de grande instance de Strasbourg (Landgerichtsdirektor). Fondateur, en 1942, d’un Geschichtsverein für Strassburg und Umgebung. Nommé au Stadtrat (conseil cunicipal de Strasbourg) à partir du 30.1.1942.

Les internés du groupe des Nanziger ayant bénéficié – à titre exceptionnel – de la nationalité allemande, Bieber fut incorporé en juin 1942 dans l’armée allemande, avec sa classe d’âge allemande.

Après la guerre, le procès des Nanziger fut continué devant différentes cours de justice. C’est ainsi que Bieber, poursuivi toujours pour « intelligence avec l’ennemi », fut condamné le 29 août 1947, par la cour de justice de Strasbourg, à 15 ans de travaux forcés. Libéré en 1952 il est employé, jusqu’à sa retraite en 1970, comme cadre dans une entreprise commerciale.

Geschichte von Elsass-Lothringen, Strasbourg, Neuer Elsässer Verlag, 1935 ; Geschichte des Elsass, Strasbourg, Hünenburg Verlag, 1941 ; Divers articles dans Elsassland, Wanderfalke, Elsass-Lothringer Zeitung, Frei Vol» (avant-guerre), Strassburger Monatshefte » (avant et pendant la guerre

Kettenacker L., Nationalsozialistische Volkstumspolitik im Elsass, Stuttgart, 1973 ; Rothenberger K. H., Die Elsass-Lothringische Heimat- und Autonomiebewegung zwischen den beiden Weltkriegen, München, 1976 ; Bickler H., Widerstand, Potsdam, 1942 et Strassburg, 1943 ; Bickler H., Ein besonderes Land, Lindhorst, 1978.

Portrait : Bickler, Widerstand, p. 32 et Saisons d’Alsace, 65, 1978, p. 32.

Marcel Thomann et Alfred Wahl (1983)

 

BIEBER (Frédéric) Pierre (Peter) (complément)

† Strasbourg 4.2.1992

Philippe Legin (oct. 2016)