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BICKENBACH Otto

Universitaire (P) (★ Ruppischteroth 11.3.1901 † Siegburg 26.11.1971). Docteur en médecine allemand. Maître de conférences à Fribourg/Brisgau puis à Heidelberg (1937).

Nommé professeur extraordinaire de médecine à la faculté de médecine de la Reichsuniversität de Strasbourg (24.11.1941), il co-dirigea avec le professeur de physique expérimentale Rudolf Fleischmann l’Institut de recherche de la faculté de médecine (Forschungsinstitut der medizinische Fakultät), section « Médecine », puis « Biologie » (1944) et est directeur de la policlinique médicale (1943). Membre de la SA et du NSDAP (1933), non membre de la SS, Bickenbach n’en appartint pas moins à l’I.W.Z (Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforchung) dirigé par le professeur A. Hirt, en liaison avec I’Ahnenerbe de Berlin (héritage des ancêtres). Depuis 1939, Bickenbach poursuivit des recherches sur les gaz de combat, en particulier le phosphogène et découvre un moyen de protection sous la forme d’un anticoagulant, l’urotropine, expérimentée sur des chats et des singes. Quand il arriva à Strasbourg, pour lui, les recherches sur le sujet étaient faites. Il les reprit néanmoins en 1943, à la demande de Himmler, dans le cadre de l’I.W.Z., en les étendant à l’homme. Deux séries d’expérimentations furent faites au camp de concentration de Natzweiler, en utilisant la chambre à gaz qui avait déjà servi aux gazages de Hirt. La première porta sur 24 détenus de droit commun et tziganes, tous allemands (décembre 1943) : aucun ne décéda. La deuxième se déroule du 15 juin au 8 août et porta sur 12 détenus tous tziganes, venus d’Auschwitz, dont quatre décèdent d’un œdème pulmonaire. B. a probablement aussi participé aux expériences menées par Hirt à Natzweiler portant sur l’ypérite (gaz moutarde). À la libération de Strasbourg, il quitta la ville et fut capturé dans un hôpital militaire où il était en convalescence. Mis en détention provisoire en France (1947), fut condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire de Metz (1952), mais le jugement fut cassé par le tribunal militaire de Paris (1954) et un nouveau procès (Lyon 1954), le condamna à 20 ans. Libéré en 1955, il fut réintégré comme médecin en Allemagne (1962), et termine sa carrière comme interniste à Siegburg.

R. Steegmann, Le KL-Natzweiler et ses kommandos, thèse de doctorat en histoire, Université Marc Bloch, 2003, volume 4, et volume 7 pour la bibliographie plus complète. P. Wechsler, La
faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg (1941-1945), thèse de doctorat en médecine, Université Louis Pasteur, 1991.

Robert Steegmann (2004)