Pionnier de l’industrie régionale (C) (★ 13.7. 1710 à Schliengen, enclave badoise relevant de la principauté épiscopale de Bâle et située aujourd’hui en Allemagne, † Sierentz 22.1.1760). Fils d’André Bian, bailli de Liel, et d’Anne-Marie Wertenberger. ∞ Marie-Agnès Juncker, fille de François-Jacques Juncker, prévôt de Sierentz. D’origine étrangère, il obtint des lettres de naturalité le 19.8.1735 et se fixa à Sierentz au service du baron de Waldner de Freundstein, seigneur du lieu, et succéda à son beau-père comme prévôt. En 1756, il s’associa au baron de Waldner pour fonder, avec l’aide technique du Mulhousien Antoine Baumgartner, un tissage de coton à Sierentz. Privilégié par l’intendant d’Alsace le 29.3.1756, cet établissement représente l’une des premières entreprises textiles de la province (dont Mulhouse ne fait pas encore partie). En 1759, Bian obtint encore l’autorisation d’établir une seconde manufacture à Rixheim. Après son décès, sa veuve en continua l’exploitation en conservant la raison Bian & Cie, mais en reconvertissant le tissage en fabrique de toiles imprimées. Cette dernière fut également doublée par une manufacture de porcelaine. Mais ces entreprises périclitèrent rapidement.
Archives Nationales, F 12 – 675, et 1405 B ; Archives départementales du Haut-Rhin, 1B 956, p. 183, C1123 n° 37 ; registres paroissiaux ; Ch. Schmidt, Une conquête douanière : Mulhouse, Paris-Nancy, 1912, p. 23-32 ; J.-M. Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace…, Strasbourg, 1980, p. 186, 219, 297.
Jean-Marie Schmitt (1983)