Général, issu d’une lignée de négociants en vins, (★ Ribeauvillé 5.2.1753 † Paris 13.4.1794).
Fils de Jean-Michel Beysser et de Marguerite Schneider, ∞ à Sainte-Croix de Provins, Seine-et-Marne, Geneviève Germaine Colligon. Fils unique, il dut à sa valeur et à l’amitié de Lorentz, enfant du pays et recteur de la faculté de Médecine de Strasbourg, d’en sortir aide-chirurgien-major. En 1769. Orphelin cette même année, la protection de Choiseul, grand bailli de Haguenau et acheteur pour la France de la Corse aux Gênois, le fit agréer pour une campagne d’hiver à l’ « Ile de Beauté » dans la Légion de Sambre. Entré l’année suivante aux Dragons volontaires de Lorient, où il se distingua comme cavalier émerite, son colonel, M. de Lambesc, (Ch. de Lorraine) lui permit d’étudier les maladies vénériennes à Paris et d’acquérir dans cette spécialité une flatteuse réputation, breveté lieutenant en 1779 ; nommé chirurgien-major-adjoint de l’hôpital de Haguenau en 1780, il s’enrôla alors au régiment suisse de Meuron avec le grade de capitaine et effectua 3 campagnes, tant au service de la Compagnie des Indes Hollandaises qu’à celui de la France ; il séjourna au Cap, en Ile de France et à Madras, où les riches colons anglais apprécièrent particulèrement ses talents et Suffren son dévouement. Rentré en France pour solliciter la place de chirurgien-major de Pondichéry, il s’enrôla avec les jeunes bourgeois dans le corps de dragons volontaires. Élu major, il réprima les troubles de Lannion en 1789 et de Vannes en 1791, ce qui lui valut une des dernières croix de Saint-Louis, décernées par Louis XVI. Agréé capitaine de gendarmerie du Morbihan, il fut promu adjudant-général (1793) et commissaire au recrutement à l’Armée des Côtes, le 1er mars. Les défections répétées de ses soldats épuisés et déséquipés et le manque de cavalerie, obligea son chef Canclaux à l’envoyer à Lorient pour y reformer son ancien régiment de dragons, rebaptisé 21e Chasseurs à cheval, dont il était toujours colonel. Promu général de brigade (20.6.1793). Pendant son absence, les Vendéens étaient arrivés aux portes de Nantes, rappelé le 14 juin, se distingua lors du siège fameux de la Saint-Pierre (29.6).
Ce 8.9, conjointement avec les Mayençais, repoussant devant eux les Vendéens, il occupa Montaigu le 16, mais sa mésentente avec Kléber les firent battre successivement : Kléber à Torfou sans que Beysser vienne le soulager le 19, Beysser à Montaigu qu’il n’avait pas quitté le 21. Il s’était laissé entraîné par les bourgeois fédéralistes nantais dans leur lutte ouverte contre la Convention. Dénoncé par Carrier, il fut arrêté le 23 septembre sur mandat signé de Carnot du 19 septembre. Transféré à Paris, à l’Abbaye, il se laissa oublier. C’est sans doute par vengeance que des indicateurs de police alsaciens l’impliquèrent dans le « Complot des prisons ». Jugé le 13.4.1794, il monta, dit-on, en chantant à l’échafaud.
Ses états de service au ministère de la guerre ; Histoire des Prisons, II, 131 ; Courcelles, Dictionnaire des généraux français, II, Paris, 1821 ; Victoires et conquêtes..., VII, 183 ; VIII, 20, 36, 43 ; XXI, 412, 1828 ; Arnauld, Biogr. nouv. des contemporains, Paris, II, 471 ; Der Wanderer im Elsass (illustrierte Wochenschrift), 7.4.1888 ; Revue d’Alsace, 1890, p. 602 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, I, p. 152, 153 ; Le Messager d’Alsace-Lorraine 22.2.1913 ; J. Lefftz et E. Marckwald, Der Pfingsmontag, 1914 ; Dictionnaire de biographie française VI, 1954, c. 378/79 ; Magazine Ringier 24.6.1961, art. de R. Spæth ; « Deux témoins de la Terreur » Général Herlaut-Clavreuil, 1958. – Iconographie : Son portrait dans l’« Histoire de la Révolution » de Thiers, Magazine Ringier 24.6.1961, art. de R. Spæth (maison natale du général à Ribeauvillé) ; M. Perrais, J.M. Beysser, médecin et général de la République, à paraître.
Maurice Perrais (1983)