Skip to main content

BECK Jules Maurice

Négociant et philanthrope (Pl) (★ Bienne, canton de Berne, Suisse, 20.6.1825 † Strasbourg 16.1.1904).

Fils de Maurice Beck, professeur de mathématiques à Bienne, puis à Berne, originaire d’une famille israélite convertie par Pestalozzi (★ Stienowitz, Bohême, 15.8.1788 † 4.11.1871) et de Julie Bœckel (★ Rothau 18.10.1800) fille de Jonas Bœckel, pasteur de Saint-Thomas à Strasbourg et de Marguerite Élisabeth Schwartz 1 ∞ 13.4.1852 Louise Caroline Schaefer (★ Strasbourg 8.3.1828 † Strasbourg 15.4.1881), fille de Louis Chrétien Gonthier Schaefer, docteur en médecine et de Sophie Caroline Kaesboher. Accueilli par sa tante Henriette Bœckel, il passa deux ans à Strasbourg, durant lesquels il fut l’élève de Schweighaeuser au Gymnase. Après être retourné chez ses parents à Berne, il revint à 15 ans à Strasbourg et suivit alors les cours du pensionnat Goguel. Ses études terminées, il entra comme apprenti dans une maison de Vevey. En 1845 il revint à Strasbourg pour entrer dans la maison Bœckel et Preis, mercerie en gros et détail, où sa tante Caroline Bœckel, épouse de Jean Preis, l’accueillit comme un fils. Ayant officiellement établi son domicile à Strasbourg le 22.10.1851, il succéda en 1852 à son oncle, dont il acquit la maison de commerce. Il s’associa alors à Philippe Metz, puis plus tard à son beau-frère Gustave Charles Hermann Gœhrs. Ayant acquis la nationalité française par décret impérial du 22.11.1863, il se révéla un homme d’affaires remarquable dont on admirait à la fois la droiture et la bonté. Il se retira des affaires en 1876 et son ami Treuschel lui succèda dans son association avec Gœhrs. Celle-ci prit fin en 1888 pour faire place à la société Gœhrs et Cie. Il était animé d’un sentiment très vif de la nature ; il fit de fréquents voyages en Suisse. Grand sportif tout au long de son existence, il fut le premier photographe des sommets alpins. Il réussit à vaincre les difficultés techniques et matérielles que cet art présentait alors et il en fut le précurseur. Il acquit une réputation quasi européenne et organisa à Strasbourg, en avril 1889, une exposition alpine. Philanthrope, il rendit tout particulièrement des services signalés à la Société Blessig dont il fut le trésorier, à la Société Suisse de Secours dont il fut durant trente ans le président et à la Société d’aide aux détenus libérés. Élevé dans des idées éminemment religieuses, il s’en éloigna peu à peu et devint libre-penseur, non matérialiste, mais idéaliste. Il professait cependant un grand respect pour les convictions religieuses d’autrui.

Oraison funèbre de Jules Beck, rédigée par lui-même en mai 1898 et lue à son enterrement, le 19 janvier 1904 (Bibliothèque municipale de Strasbourg).

Georges Fœssel (1983)