Ouvrier tourneur, homme politique socialiste, député de Strasbourg au Reichstag (★ Cologne 22.2.1840 † Passug, canton des Grisons, 13.8.1913).
Fils de Johann-Gottlobb, sous-officier et de Wilhelmine Simon. Député du parti populaire en Saxe ; il fonda avec Liebknecht à Eisenach le parti social-démocrate des travailleurs allemands, qui se réclame de la doctrine marxiste (1869). Après la défaite des armées françaises à Sedan et la proclamation de la République en France, il s’éleva contre la poursuite de la guerre franco-allemande et protesta contre l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’Empire allemand. Il se solidarisa avec les insurgés de la Commune de Paris. Inculpé de haute trahison, il fut condamné à 2 ans et 9 mois de forteresse, lors du procès de Leipzig. Les petits groupes de socialistes strasbourgeois présentèrent donc impavidement Bebel aux élections du Reichstag jusqu’à 1893, où il fut en fin de compte élu. Bebel, représentant habituel de Hambourg au Reichstag, accepta, pour développer le socialisme strasbourgeois, le mandat de Strasbourg. Les autorités ne lui interdirent pas moins de tenir ses meetings à Strasbourg : il les tint à Kehl. Dès 1898, les socialistes strasbourgeois présenteront un des leurs, Bernhard Böhle.
Neue deutsche Biographie, I (1953), p. 683 à 685 ; HD. Soell, Die sozialdemokratische Arbeiterbewegung im Reichsland Elsass-Lothringen, 1871-1918, 1963 ; F. Igersheim, L’insertion de la social-démocratie dans la vie politique strasbourgeoise 1870-1890, 1966 ; id., L’Alsace des notables 1870-1914, 1981 ; Théodor Heuss ; Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung, Biographisches Lexikon, RDA, 1970, 23-28.
François Igersheim (1983)