Ingénieur (C) puis (P) (★ Versailles 1.12.1809 † Paris 2.2.1893).
Fils de Dominique Bazaine, ingénieur et de Marie Vasseur ; frère de François-Achille Bazaine, maréchal de France (1811-1888). ∞ Georgine Élisabeth Hayter (1832) ; cinq enfants, dont Albert (1843-1914), général de division. Ancien élève de l’École polytechnique, Bazaine fut nommé ingénieur des Ponts et Chaussées de l’arrondissement d’Altkirch en 1832 et s’installa à Mulhouse. Saint-simonien, membre de la Société industrielle, il imagina dès 1833 une liaison ferroviaire entre Bâle et Strasbourg. En 1836, Nicolas Kœchlin lui confia le projet d’une ligne expérimentale de Mulhouse à Thann, qui, ouverte en 1839, devint la première en Alsace. Épaulé par l’ingénieur Chaperon (1808-1879), il dirigea les travaux de la grande voie N-S, reliant la frontière suisse aux abords de Strasbourg. L’inauguration eut lieu les 19 et 20.9.1841, trois ans à peine après les autorisations officielles. Bazaine s’affirma alors comme un pionnier du rail en France et publia un certain nombre d’écrits, notamment un atlas des chemins de fer d’Alsace (1844). Chevalier de la Légion d’Honneur à l’âge de 32 ans, il siégea au conseil municipal de Mulhouse à partir de 1837. Nommé à Amiens en 1842, B. enseigna à l’école des Ponts et Chaussées à partir de 1856 ; il réalisa un certain nombre de lignes pour le compte de la Compagnie PLM et participa aux études du canal de Corinthe dans les premières années de la IIIe République. À la fin de sa vie, il fit paraître Les premières voies ferrées en Alsace, Notes et documents historiques, Paris, 1892.
W. Grosseteste, Chemin de fer de Mulhouse à Thann, Mulhouse, 1889 ; A. Brandt, « Pierre-Dominique Bazaine, son séjour à Mulhouse de 1832-1842 », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1955, p. 87-102 ; Dictionnaire de biographie française, V, 1949-51, col 1017.
Georges Bischoff (1983)