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BASTIER Paul

Docteur ès lettres, écrivain, sous-préfet de Sélestat (★ Paris 22.7.1874 † Paris 10.3.1955.

Fils d’Alcide Bastier, sous directeur du Crédit Foncier à Paris et de Cécile Dulac. ∞ Poznan 13.3.1903 Valentine Oppitz. 4 enfants : Frédéric (1904-1962), Marcel, docteur en médecine à Marseille (★ 1906), Hyppolite (★ 1909 † Laos 1940) Marie-Thérèse († 1976).

Après ses études à la faculté de Lettres de Paris, nommé en 1901 lecteur à l’université de Königsberg, en 1904, à l’université d’Iéna. De 1904 à 1914 professeur de littérature française à l’université de Poznan. Dans ces trois villes, il fonda une section de l’Alliance Française. Il passa son doctorat ès lettres à la faculté de Lettres de Paris en 1910. Capitaine-interprète d’état-major au 1er Corps d’Armée au cours de la guerre 1914-1918. Nommé administrateur militaire du territoire de Sélestat le 26.11.1918, Sous-préfet de Sélestat le 5 juillet 1919. Cette nomination illustre la « politique » poursuivie par le gouvernement français de l’époque face aux problèmes posés par l’administration des départements recouvrés. Paul Bastier appartient, avec Albert Durocher, Jean Lagarosse, Edgar Quinet et d’autres à cette catégorie de fonctionnaires d’origine diverse intégrés dans le corps préfectoral au sortir de la guerre 1914/18 pour servir dans les sous-préfectures nouvellement réorganisées d’Alsace et de Moselle. Ils demeurèrent titulaires de leur poste pendant de longues années, suppléant à leur impréparation administrative initiale par une conscience professionnelle exemplaire et un grand dévouement à la chose publique. Ils réussirent, le plus souvent dans leur nouvelle orientation professionnelle et terminèrent honorablement leur carrière au sein du corps préfectoral. Paul Bastier quitta Sélestat fin décembre 1936 en qualité de préfet honoraire. Fondateur en 1919 de la Société Sélestadienne des lettres, sciences et arts qu’il présida jusqu’en 1936, société couronnée en 1929 par l’Académie Française (prix Montyon). Promoteur de la fête du tricentenaire de l’entrée des troupes françaises en 1934 et de plusieurs monuments : buste de la République à la place du buste de Louis XIV, disparu sous la Révolution, à la porte de Strasbourg (1920), plaque avec médaillon du Maréchal Foch (1930), double statue de Lamartine et de Victor Hugo dans le jardin du Palais du Rhin à l’occasion du centenaire du romantisme (1930) à Strasbourg ; buste du maréchal Kellermann à sa maison natale, rue Brûlée (1935), à Strasbourg, monument du sergent Hoff (1936) à Marmoutier… Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, croix de guerre 1914-1918, officier du Mérite agricole, officier de l’Aigle Blanc de Serbie, officier du Nicham Iftikar, officier de la Croix du Bénin ; prix Montyon de l’Académie française, 1941.

La mère de Goethe 1902 ; Fénelon, Critique et Art, 1903 ; Hebbel, l’Homme et l’Œuvre, 1907 ; Victor Hugo und seine Zeit, 1908 ; La mère de Goethe d’après sa correspondance, Paris, 1902 ; Victor Hugo und seine Zeit, Leipzig, 1908. La Nouvelle individualiste en Allemagne de Goethe à Gottfried Keller, essai de technique psychologique, Paris, 1910, 452 p. (Paris, thèse lettres Université 1909-1910) ; Uber einige volkstümliche Wortbildungen im Französischem, Posen, 1911 ; La Marche à l’absolu, roman dialogué, 1912 ; L’ésotérisme de Hebbel ; Hebbel, Maria Magdalena, tragédie réaliste adaptée à la scène française (théatre des arts 1912-1913) ; Compte-rendu des fêtes d’inauguration du monument de Ch. G. Étienne de l’Académie Française, 1913 ; La défense de la langue et du goût français, 1914 ; La chaîne des femmes, roman, 1926, in-8°, 471 p. ; Civilisation et Kultur, 1028 ; Le paradoxe sur le comédien, 1932 ; Les Pélerins de la cathédrale strasbourgeoise, 1935 ; L’esprit définitif ou de Pascal à Joseph Prudhomme, Strasbourg, 1936 ; Traductions de Grillpazer Franz (1942) et de Roepke Wilhelm (1956) ; Surprises, roman, 1955.

Maurice Kubler et Maurice A. Oster (1983)