Banquier et fabricant, (C) (★ Landau 28.2.1785 † Kientzheim-Weinbach 10.8.1869).
Fils de Jacques-Joseph Bastard, négociant d’origine savoyarde établi à Landau, puis à Colmar, et de Marie-Madeleine Wagner. ∞ 20.5.1811 Colmar Victorine Boecklin de Bœcklinsau (1793-1868), fille de François Joseph Boecklin, propriétaire et conseiller général. Ayant débuté comme teinturier, Bastard devint manufacturier à Alspach près de Kaysersberg vers 1810. Possédant un dépôt à Colmar, il y établit en 1820 une entreprise de teinturerie et une fabrique de cotonnades, en association avec ses frères Jacques-Joseph et François. L’entreprise ayant prospéré, son chef se reconvertit dans la banque au début de la Monarchie de Juillet, en ouvrant l’un des premiers établissements de crédit de la ville, dont il était alors conseiller municipal. Tout en conservant ses activités à Colmar, où il devint l’un des membres fondateurs de la Société Schongauer en 1847, Bastard s’installa avec sa famille au domaine du Weinbach près de Kientzheim, que son beau-père avait acquis comme bien national pendant la Révolution. Il y mourut au terme d’une remarquable ascension sociale que poursuivirent ses enfants : Élisabeth-Victorine (★ 1812) ∞ 1831 Charles-Sylvestre Rieff, procureur général à la Cour royale, fils d’un ancien secrétaire général substitut du ministère de la Justice, premier président à Colmar de 1852 à 1865. Marie-Anne Victorine (★ 1820) ∞ 1847 Alphonse-Etienne Zaeppfel, secrétaire général à la direction du ministère de l’Intérieur en Algérie ; Charles Édouard Léon (1836-1887) devint officier et ajouta à son patronyme, le nom de Bœcklin de Bœcklinsau, qu’il fut le dernier à porter.
État-civil de Colmar, Kaysersberg et Kientzheim ; Archives municipales de Colmar, reg. des délibérations du conseil municipal ; M. Richard, « La Cour d’Appel de Colmar sous le Second Empire », Revue d’Alsace, 108, 1982, p. 133-134
Jean-Marie Schmitt (1983)