Pasteur, président de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine, (Pl), puis (Pr). (★ Strasbourg 10.3.1881 † Strasbourg 11.4.1962).
Fils de Charles Bartholmé, commerçant et d’Emma Jung. ∞ Échery 25.8.1908 Marie Leiber, (★ 25.3.1878, † 9.8.1965), fille de Jean Leiber, instituteur à Sainte-Marie-aux-Mines et elle-même institutrice à Sainte-Marie-aux-Mines, puis dans une famille anglaise. Études de théologie à Strasbourg 1899-1904, vicaire 1904-1908, pasteur à Dehlingen 1908-1913, à Thann 1913-1935, à Strasbourg Bouclier 1935-1955, visiteur ecclésiastique de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine 1926-1935, président du consistoire réformé de Strasbourg 1935-1956, président de la Commission synodale de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine 1935-1960, vice-président de la Fédération Protestante de France 1935-1960. De tendance libérale modérée, fortement marqué par l’Union chrétienne des jeunes gens, mettant l’accent plus sur la vie chrétienne que sur le dogme, il était un prédicateur réputé, autant à l’aise dans l’allemand que dans le français et dans ses improvisations en dialecte. Esprit clair et ouvert, travailleur méthodique et rapide, sachant mener de front ses fonctions administratives et sa charge pastorale avec ses visites à domicile régulières et l’introduction des cultes de cantate dans sa paroisse, il eut la lourde responsabilité de diriger l’Église réformée d’Alsace pendant l’annexion de fait de 1940-1945 qui instaura la séparation des Eglises de l’Etat et détacha le Consistoire de Metz de ceux d’Alsace. Bien que suspect de sympathies françaises, il s’en tira avec succès, prêchant l’Évangile, secondé par sa Commission synodale et pouvant se prévaloir de l’attitude prudente du chef de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace, © Karl Maurer. Très lié avec le directeur des cultes, © Charles Altorffer, et avec le président de la Fédération protestante de France, Marc Boegner, il aida, à la Libération et après, à calmer les ardeurs intempestives de ceux qui poussaient à une francisation précipitée de l’Alsace et de ses Églises, et contribua par ses efforts et son prestige personnel à promouvoir dans les consistoires réformés des trois départements le sentiment d’appartenance à une Eglise réformée d’Alsace et de Lorraine unie.
Rédacteur de la Feuille synodale de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine de 1935 à 1960 (y voir en particulier son important rapport de synthèse sur les années 1939-1945 dans le t. VI, n° 1. 1946, p. 4-22), il a aussi dirigé et préfacé le volume d’études 1538-1938. Calvin à Strasbourg 1538-1541, Strasbourg, 1938. A aussi écrit dans l’Almanach de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine, 1951-1960.
M.-J. Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 198 ; H. Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, 1950, p. 461 ; J. Pierson, Allocution du 18 juin 1960, dans la Feuille synodale de l’ERAL, t. VII, n° 1, janv. 1961, p. 14 ; Chr. Schmidt « Centenaire de la naissance du pasteur Charles Bartholmé », Messager évangélique, 21 mars 1981 (avec portrait) ; Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, 127, 1981, p. 591.
Jean Rott (1983)