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BARTH Médard

Prêtre, professeur, historien, (C) (★ Bœrsch 16. 11. 1886 † Haguenau-Marienthal 26. 3. 1976).

Fils de Charles Barth, vigneron, et de Hélène Lehmann. Études de théologie à l’université de Strasbourg, prêtre en 1912, études d’histoire à Strasbourg 1913 à 1915, vicaire, études à l’Institut catholique de Paris 1918-1919, professeur au collège St-Etienne de Strasbourg (1919-1939). Il passa le doctorat ès lettres à Fribourg, Suisse, en 1929. À partir de 1945, il se débarrassa des obligations que lui imposait l’enseignement. Son lieu de retraite fut sa maison paternelle à Boersch. Une ou deux fois par an il retournait à Strasbourg et passait des journées entières aux archives et à la bibliothèque du Grand Séminaire. Ainsi « ressourcé », il rentrait avec une riche moisson de notes dans sa « Gelehrtenstube » à Boersch. Ses recherches portèrent sur certaines localités (Saint-Léonard, Bœrsch, sa ville natale), l’histoire de la pastorale et des paroisses alsaciennes, les orgues au XIXe siècle, et surtout le culte des saints de son diocèse (Odile, Arbogast, Florent), le culte du Sacré-Cœur, des saints Louis, Thomas Becket, et en dernier lieu, de saint Joseph en Alsace. Mais l’œuvre de toute sa vie fut le Manuel des églises d’Alsace au Moyen Äge. En hagiographie, il appliqua sa propre méthode régressive; au lieu de commencer par les origines du culte, il prit ce dernier à une période récente et remonta ensuite dans le temps jusqu’aux premières traces; il arriva ainsi à dégager des indices encore méconnaissables. Il publia ses recherches, à quelques exceptions près, en allemand qu’il maniait plus facilement que le français, sous forme de livres (Sacré-Cœur, Odile, Arbogast, Florent, Joseph, Orgues, Manuel) ou d’articles paraissant dans plus de vingt-cinq revues, mais particulièrement dans les Archives de l’Église d’Alsace. Il ne dédaigna pas les sujets non religieux : p. ex. « La viticulture en Alsace », ou « Incendies et lutte contre le feu en Alsace ». Sa bibliographie compte 338 publications. Les autorités religieuses (son évêque le fit chanoine honoraire en 1937 et le chef de l’Église romaine le nomma prélat en 1966) et civiles (l’Université de Fribourg en Brisgau) le promurent docteur ès lettres honoris causa en 1966 ; le ministère de la culture le décora de l’ordre des Arts et lettres en 1967, l’Université d’Innsbruck le couronna du Prix Mozart en 1968, reconnurent ses mérites. Il mourut la plume à la main pendant qu’il écrivait à Marienthal les dernières lignes de la biographie du curé Oberlé d’Obernai.

Bibliographie complète dans Archives de l’Église d’Alsace 1956 et 1971 ; dans Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Bach, Obernai 1976, où figurent aussi plusieurs photographies.

André Marcel Burg (1983)