Administrateur et homme d’affaires, (C) (★ Haguenau 30. 4. 1697 † Haguenau 3. 12. 1767).
Fils de Jean Barth, greffier, et de Suzanne Segmuller. ∞ Marie Élisabeth Schillinger, d’une famille d’officiers au service de la Régence épiscopale de Saverne. Après ses études de droit à Strasbourg, ce familier du cardinal de Rohan-Soubise se fixa d’abord à Mutzig où il obtint la charge de prévôt (v. 1729). Barth s’y livra également au négoce du bois, dont il devint un moment le principal fournisseur du Magistrat de Strasbourg pour les chantiers de la ville. Reçu avocat au Conseil Souverain d’Alsace, il devint bailli de Niedernai et des terres de la famille de Landsberg (1.3.1735), puis également du Ban-de-la-Roche pour le marquis de Ruffec (21.2.1737), ce qui motiva son installation à Rothau. Barth s’y familiarisa avec les questions minières et sidérurgiques, et s’associa avec le maître de forges Jean-Philippe © d’Anthès (27.12.1739) pour l’exploitation des mines de fer de la vallée de Saint-Amarin ainsi que des usines de Willer et de Bitschwiller. En même temps, il passa un contrat avec le prince-abbé de Murbach pour l’exploitation forestière, le flottage et la vente du bois de la vallée de Guebwiller. Barth acquit par la suite l’office anoblissant de conseiller du roi et acheta la charge de lieutenant-bailli du grand-bailliage de Haguenau (27.11.1739). De retour dans sa ville natale, il se livra, outre ses fonctions d’administrateur et de magistrat, au négoce de la garance en compagnie du stettmeister de Haguenau Jean-Georges-Joseph Hoffmann, tout en conservant ses intérêts miniers en Haute-Alsace jusqu’à son décès. Son fils aîné Jean-Joseph de Barth fut le dernier préteur royal de Munster (1777-1790) et lieutenant-bailli du grand-bailliage de Haguenau (1781-1790).
J.-M. Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace. Investissements et relations sociales dans la vallée de Saint-Amarin au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1980.
Jean-Marie Schmitt (1983)