Avocat et homme politique (★ Villefort, Lozère, 19.7.1791 † Bougival, Seine et Oise, 6.8.1873). Fils de Jean-André Barrot, avocat sous Louis XVI et homme politique et de Mme Borrelly, sœur cadette du général Borrelly qui fut major général de la Garde nationale de Paris en 1815. ∞ 1824 Agathe Desfossez, petite fille de Labbey de Pompières, membre de l’opposition à la Chambre. Études secondaires à Saint-Cyr, nouvellement fondé. Il y côtoya Desaix, Kléber, Oudinot. Licencié en droit ; pour être avocat, il prêta serment devant la Cour impériale de Paris en 1811. Rejoignit la onzième Légion dévouée aux Bourbons pendant la période bouleversée que connut l’Empire et jusqu’en 1815. Il reprit sa robe d’avocat. Défenseur des libertés. Il joua un rôle actif à la Révolution de Juillet époque à partir de laquelle débute sa carrière politique. Préfet de la Seine (1830/31). Devint « fils adoptif d’Alsace ». En juin-juillet 1831 il fut élu dans le canton Sud et Ouest de Strasbourg par 133 électeurs du collège de Strasbourg. Il sièga aux côtés de Lafayette, de Frédéric de © Turckheim et de © Golbéry, membres de l’opposition. B. fut aussi sollicité que l’était Constant. Il fut reçu partout comme étant le défenseur le plus zélé de la Constitution et chef de la gauche dynastique. Pendant son mandat strasbourgeois, Barrot lutta pour les électeurs : questions du monopole des tabacs, pour les détaxements des denrées de premières nécessité, pour l’abaissement du droit de rentrée des bestiaux et denrées coloniales, pour la réorganisation et le réajustement du système fiscal, puis pour la diminution de l’impôt sur le sel. Fut également actif en politique étrangère. C’est pendant son mandat strasbourgeois qu’il collabora au Manifeste, publié le 28.5.1832, et dénonçant les fautes du gouvernement et de la stratégie politique à suivre. Tous ces faits firent du député alsacien de la législature 1831-1834, un grand ténor de l’opposition libérale. Laissa l’Alsace en 1834 et poursuivit une carrière politique qui culmina en 1849 avec la fonction de chef du gouvernement pendant 10 mois.
En 1863, les libéraux strasbourgeois, sous la conduite d’Édouard Gloxin © présentèrent sa candidature aux élections législatives. Elle constitua la première manifestation de l’opposition strasbourgeoise lors de consultations populaires depuis le rétablissement de l’Empire. Le Courrier du Bas-Rhin, journal libéral, mais protestant, refusa de la soutenir alors qu’elle fut appuyée par l’Alsacien, journal d’opposition catholique. Le candidat officiel © Renouard de Bussière l’emporta.
Frères : Théodore-Adolphe (1801-1870), diplomate et Victor-Ferdinand (1806-1883), avocat et homme politique bonapartiste.
Archives communales de Villefort, Mémoires posthumes d’O. Barrot, 1875-1876, 4 volumes ; archives de Bougival ; Duvergier de Hauranne, Histoire du Gouvernement parlementaire en France de 1789 à 1848, Paris 1837 à 1872 ; L. Blanc, Histoire de dix ans 1830-1840, Paris 1841-1844 ; L. Dubreton, La Restauration et la Monarchie de juillet, Paris 1927 ; C. Alméras, Odilon Barrot avocat et homme politique, Paris 1948 ; F. Ponteil, L’opposition politique à Strasbourg sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) : Thèse de Lettres, Strasbourg, 1932, Paris, 1932 in 8e, 983 p. ; Dictionnaire de biographie françaiseV, 1951, c. 624-626 ; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous le Second Empire (1852-1870), Publ. de la Société Savante d’Alsace et des Régions de l’Est, Strasbourg, Istra, 1974, 163 p.
Jean-Marc Minso Ekome (1983)