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BANZET Gustave

Co-fondateur de l’Association des Aveugles d’Alsace et de Lorraine, directeur du commerce extérieur à la Chambre de Commerce, (P) (★ Ban-de-la-Roche, Walderbach 1.12.1881 † ? 8.1.1972). ∞ Hélène Dumont († 7.1.1983 dans sa 92e année) dont il eut 3 enfants : François (★ 17.3.1924), Pierre (★ 22.7.1926) et Jean-Jacques (★ 25.4.1929).

Orphelin de père, sa mère ne put le faire fréquenter que l’école primaire de son village natal. Ses connaissances acquises à l’école furent complétées par des leçons particulières, de sorte que, le 21.4.1897, sur la proposition d’un pasteur, il fut engagé comme secrétaire particulier par un ancien officier d’état-major allemand, le capitaine Luthmer, devenu célèbre par ses publications retentissantes et qui, en 1893, avait perdu la vue par suite d’un accident aux manœuvres impériales en Alsace. Son début dans la vie fut une participation des plus actives aux rudes combats de plume qu’engagea son chef contre les travers du militarisme allemand d’alors. Il collabora à la publication des brochures et autres écrits du capitaine Luthmer et fut, au cours de ses procès et travaux multiples, son œil et son bras-droit. Ayant obtenu gain de cause Luthmer voua sa vie exclusivement aux études, à faire de grands voyages et à la cause des aveugles. C’est ainsi que Gustave Banzet parcourut, avec le capitaine Luthmer, toute l’Europe (sauf les pays scandinaves), tout le Nord de l’Afrique, y compris le Maroc et l’Egypte, la Palestine et la Syrie etc. En 1908 Gustave B. devint secrétaire du congrès des aveugles allemands qui se tenait à Hanovre et qui était présidé par le capitaine Luthmer. Banzet et Luthmer créerent, en 1909, l’association pour le bien des aveugles d’Alsace et de Lorraine dont le groupe de Strasbourg tint ses séances mensuelles pendant la guerre dans la petite salle de la Chambre de Commerce. Gustave Banzet sera 1er secrétaire général de 1909 à 1971. Grand admirateur de Louis Braille. Le 7.2.1919, son chef fut expulsé de France en sa qualité d’ancien officier allemand. Banzet refusa de la suivre. Ainsi après 22 années d’abnégation et de renoncement (il n’était pas rétribué), sa carrière fut brisée, mais le 12.2.1919 il fut déjà nommé traducteur au service de la ville de Strasbourg à raison de 325 francs par mois. Entra en mai 1919 à la Chambre de Commerce de Strasbourg en tant que chef de service. Dirigea de 1920 à 1925 le service de liaison entre les 4 Chambres de Commerce d’Alsace et de Lorraine et le délégué du Reichskommissar allemand, pour l’application des clauses économiques du traité de Versailles. Créa en 1925, et dirigea jusqu’à la dernière guerre le service du Commerce extérieur et de renseignements coloniaux de la Chambre de Commerce et assura le secrétariat général du Comité régional pour l’Alsace des conseillers du Commerce extérieur, ce qui lui valut la grande médaille du Commerce extérieur. Évacua le 15.6.1940 à Périgueux et rapporta à Strasbourg le 13.7.1945 les livres et pièces comptables et d’autres archives ainsi que les valeurs placées sous séquestre au tribunal de Périgueux. Fut nommé en octobre 1940 receveur de l’hôpital des réfugiés de la Dordogne à Clairvivre, fonctions pleines de responsabilités qu’il assura d’oct. 1940 jusqu’au 9.7.1945, puis à Strasbourg de juillet 1945 jusqu’au 14.1.1949. Dirigea également le Bureau de Périgueux de la Chambre de Commerce de Strasbourg et assura son bon fonctionnement depuis oct. 1941 jusqu’au 9.7.1945. Après son retour d’exil dirigea sans interruption jusqu’à sa retraite le service du Commerce extérieur de la Chambre recrée en sept. 1945 ; la liquidation finale de l’Hôpital et l’établissement des comptes de gestion et de liquidation étant effectués en dehors de ses heures de bureau sans rémunération aucune. Cet acte de dévouement total lui valut la médaille de la Reconnaissance française, avec félicitation ministérielle.

Anne-Catherine Stock (1983)