Architecte (★ Landau 13.9.1696 † Mainau 15.6.1757). Fils de Paul Bagnato, maître-maçon originaire de Lombardie ou du Tessin et de Anna Maria Stickelmeyer. ∞ I date inconnue. ∞ II 1729 Maria Anna Walser († 1740). ∞ III 1756 Rosina Buol. La formation de Bagnato n’est pas connue ; elle est probablement faite dans le milieu de Herkommer ou de son élève J. G. Fischer. Il apparaît pour la première fois sur un chantier en 1720. Son activité, très importante, se développa en Allemagne méridionale, dans le nord de la Suisse et en Alsace. À partir de 1729, il fut notamment l’architecte attitré du bailliage d’Alsace-Bourgogne de l’ordre teutonique, pour lequel il éleva ses deux chefs d’œuvre, les commanderies d’Altshausen et de la Mainau. Depuis 1729, il fut établi à Ravensburg. En 1732, le commandeur Philippe de Montjoie © lui demanda des plans pour la reconstruction de la commanderie de Rixheim qu’il éleva de 1735 à 1745, en s’inspirant fortement de l’architecture des hôtels parisiens ou des « maisons de plaisance ». Cette demeure aristocratique fut le premier édifice « à la française » apparu en Haute-Alsace. Pour le frère du commandeur, Magnus Charles de Montjoie ©, il élabora entre 1738 et 1750 les plans du château de Hirsingue, considéré comme la merveille de la vallée de l’III et démoli à la Révolution. En 1740, il fournit des plans pour la commanderie d’Andlau que le commandeur de Breitenlandenberg soumit à J. P. Pflug © qui les critiqua. Aussi, Bagnato soumit il en 1741 un nouveau projet selon lequel il construisit l’année suivante la chapelle et le pressoir. Les plans du corps de logis qu’il dressa en 1752 ne furent pas exécutés. Il en fut de même de son projet de reconstruction de la commanderie de Rouffach (1752). En 1750, il entreprit la reconstruction du prieuré de Saint-Morand, mais la direction des travaux lui fut retirée l’année suivante par le Conseil souverain. Ses autres interventions en Alsace furent mineures. On luit doit le presbytère de Meistratzheim (1756-1758). Pour celui d’Eckwersheim, il établit deux plans successifs en 1745 et 1746. Pour ceux de Steinbrunn-le-Bas (1738), de Luemschwiller (1738) et de Knoeringue (1749), il ne procéda qu’à des expertises concernant des réparations. Ce fut également le cas pour un moulin à Fessenheim (1734). Peut-être lui doit-on aussi le plan du presbytère de Hagenbach (1740) et la reconstruction du chœur de l’église de Morschwiller-le-Haut (1753).
Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, II, 1908, p. 360; H. Leitermann, Die barocke Bautätigkeit des Deutschritterordens im Elsass, Elsass-Lothringisches Jahrbuch, XIII, 1934, p. 191-207; H.M. Gubler, Johann Caspar Bagnato und das Bauwesen des Deutschen Ordens in der Ballei Elsass Burgund im 18 Jh., Sigmaringen, 1985 (avec bibl. complète) ; Cantons de Habsheim Illzach (Images du Patrimoine, 113), Illkirch, 1992, p. 7-8, 61-65 ; Saur, Allgemeines Künstler-Lexikon, 6, München, Leipzig, 1992, p. 284-285.
Roger Lehni (2004)