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BAEGERT Jean-Jacques

 

(s’écrit aussi Begert, Bagert, Boegert, Pegert) (Père Jacques), (C), de la Société de Jésus, missionnaire en Californie (★ Sélestat 23.12.1717 † Neustadt an der Flaardt 29.9.1772).

Fils de J.-Michel Baegert, gantier, originaire du Kaysersberg († 10.1.1724) et de Marie-Madeleine Scheidecker († 4.12.1761). Études chez les Jésuites à Sélestat. Reçu le 27.9.1736, au couvent d’Aschaffenburg. Humanités à Mannheim, théologie à Molsheim. Ordonné prêtre, il se destina aux missions en Amérique. En février 1749, il quitta Bockenheim (Bouquenom), en Alsace bossue, pour un long voyage qui, par Gênes, Cadix, Vera Cruz et Mexico, l’amena le 19.5.1751, à Loretto, Basse-Californie. La bibliothèque municipale de Strasbourg conserve une copie manuscrite des dix lettres adressées par le père Jacques à sa famille, une à sa mère et neuf à son frère François-Xavier Bargert, curé à Durningen : Litterae in insu la Californiae partis mundi Americanae a fratre meo charissimo Jacobo Begert, parochium in Durningen, 1764, 271 p. Une de ces lettres, datée de Californie du 11.9.1752 et arrivée à Durningen le 18.9.1753, a été publiée dans l’hebdomadaire, Der patriotische Elsässer en douze suites, parues du 14.8 au 30.10.1777 sous le titre, Brief eines Elsässers aus Californien in Nord-Amerika an seinen Bruder in Schlettstadt. Ces longues missives qui ne concernent que la période de 1749 à 1761 donnent de nombreux et intéressants détails sur le voyage d’Alsace en Californie, sur les villes et les pays d’escale ainsi que sur le territoire missionnaire de Basse-Californie et du Nord du Mexique, mission fondée par les Jésuites dès 1698. Le père Jacques poursuivit son action apostolique sur les bords du Pacifique jusqu’à la suppression de la Compagnie de Jésus par le roi Charles III d’Espagne en 1767. Expulsé de force, il se retira au couvent de Neustadt, Palatinat.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 74-75 ; Dictionnaire de biographie française, IV (1948), p. 1171.

Maurice Kubler (1983)