Avocat, (C) (★ Thann 17 6.1748 † 1813) [1816 dans Sitzmann, qui le prénomme François Marie Thiébaut].
Fils de Georges Frédéric Bacher, originaire de Blotzheim, et de Marie-Françoise Sybille, fille de J. A. Fritz, licencié en droit, avocat, secrétaire-greffier. Ancien élève à l’Université de Strasbourg de Guillaume © Koch, devenu ingénieur-géographe militaire, après un séjour de 5 ans à Berlin, il fut affecté en 1773 aux bureaux du ministère des Affaires étrangères. En 1777, il fut envoyé en qualité de secrétaire interprète à l’ambassade de France à Soleure : Polignac, Vergennes, frère du ministre, Vérac, sont ses chefs successifs ; il resta en poste, au moment du changement de régime, auprès de Barthélemy, nouvel ambassadeur. Il tendit en Suisse, où affuent les émigrés, un réseau de renseignements et prépara la paix de Bâle de 1795 avec la Prusse. Il procéda alors « avec la dignité qui doit caractériser tous les actes d’un gouvernement républicain » à l’échange des otages : Mme Royale, fille de Louis XVI, contre le général de Bournonville et les représentants du peuple, livrés aux Autrichiens par Dumouriez. En 1797 il remplaça à Soleure, puis à Bâle, Barthélemy, promu Directeur. Il prépara à Ratisbonne le congrès qui devait affermir la paix avec l’Autriche. Fut expulsé par l’archiduc Charles au moment de la seconde coalition. Revint en 1801, renoua ses anciennes relations, envoya des mémoires sur les ambitions autrichiennes. En 1806, fut nommé par Napoléon Ier chargé d’affaires près la Confédération du Rhin à Francfort. En 1809, il suivit à Vienne la Grande armée et fut nommé directeur de la police. Fut promu baron d’Empire. Sa mort donna lieu à différentes versions en rapport avec le caractère romanesque de son existence.
Fr. Otto, Theobald Bacher, ein elsässischer Diplomat im Dienste Frankreichs, Strasbourg, 1910 ; C. Oberrheiner, « Figures thannoises : les Bacher », Journal de Thann, 24-25.1.1929 ; J. Baumann, « Le baron d’Empire Jean-Justin Thiébaut Bacher, de Thann » (1748-1813), Trois siècles de vie française, Colmar, 1948, p. 88-94 ; G. Livet, Instructions aux ambassadeurs et ministres de France… en Suisse (1648-1792), Paris 1983, t. 1.
Georges Livet (1983)