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ASFELD Claude François Bidal

Chevalier, puis marquis d’, gouverneur de Strasbourg, maréchal de France, (C) (★ 1665 † 7.3.1743).

La personnalité, les origines, la carrière et l’activité du maréchal d’Asfeld sont représentatifs du règne de Louis XIV, « règne de vile bourgeoisie », d’après Saint-Simon, et de l’activité sur le Rhin de la monarchie militaire, représentée à Strasbourg par un militaire de grande réputation, acquise tant en France qu’en Espagne. Des origines modestes : le grand-père, Benoît Bidal, est bourgeois de Paris et marchand mercier ; le père Pierre Bidal a étendu les affaires dans les pays de la Baltique ; il a été résident pour le roi à Hambourg, anobli par la reine Christine de Suède, nanti du fief de Hersefeld, près de Brême, devenu Asfeld. ∞ Catherine Bastonneau, fille d’un riche marchand de soie, alliée à plusieurs familles de la robe. Pierre a six fils, dont Claude François, le « petit dernier ». Carrière militaire brillante : mestre de camp du régiment d’Asfeld, hérité de son frère décédé, il se distingua surtout pendant les guerres de la Succession d’Espagne ; il y combattit de 1704 à 1710, puis en 1712 et 1715. Son intervention victorieuse à la bataille d’Almanza (1707), au siège de Barcelone (1714), la campagne de Majorque reconquise (1715) conduisirent Philippe V d’Espagne à le faire chevalier de la Toison d’Or et marquis d’Asfeld par lettres patentes du 30.8.1715. En France, le régent le nomma, à son retour, membre des conseils royaux et directeur général des fortifications. Comme directeur général des fortifications, d’Asfeld réorganisa le service et trouva en Alsace une frontière de pierre et de fer, œuvre de Vauban et de Tarade, qui sera l’objet de tous ses soins. Il favorisa la construction de casernes à Strasbourg dont il est nommé gouverneur le 11.8.1734, succédant au maréchal duc de Berwick, fils naturel de Jacques II d’Angleterre. La même année, il est nommé avec Noailles au commandement de l’armée du Rhin et tous deux sont promus maréchaux de France. « Le bonhomme d’Asfeld », d’une grande simplicité d’allure, sans pompe inutile, a tout ce qu’il faut pour réussir à Strasbourg, république bourgeoise, comme le fut Hambourg où exerça son père. Obéi de ses ingénieurs comme il l’a été de ses dragons, souvent en mission de commandement ou d’inspection, il était l’homme de la frontière et réalisait en lui cette union du civil et du militaire indispensable dans une place fortifiée. ∞ I 28.4.1717 Jeanne Joly de Fleury, fille de Joseph-Omer, avocat général au parlement de Paris. II 20.9.1718 Anne Clerc de Lesseville, fille de Nicolas, conseiller du roi en ses conseils, conseiller honoraire au Parlement de Paris. 4 enfants, deux fils (l’aîné maréchal de camp) et deux filles, la marquise de Langeais et la comtesse de la Roche-Aymon.

 

Georges Livet (1982)

Sources :

Dictionnaire de biographie française III (1939), c. 1248-1250 ; Fr. Bertucchi née Cauvet de Nerval, Recherches sur les gouverneurs de Strasbourg et le problème de l’autorité militaire sous l’Ancien Régime, D.E.S., Strasbourg, 1967 ; A. Blanchard, Les ingénieurs du « Roy » de Louis XIV à Louis XVI. Etudes du corps des fortifications, Montpellier, 1979 ; G. Livet, « L’autorité militaire à Strasbourg sous l’ancien Régime : Gouverneurs et commandants en chef de la province et de la ville. », Revue historique des Armées, 1981, 3, p. 52-54.