Universitaire et militant national socialiste (★ Strasbourg 9.8.1906).
Fils de © 2. A quitté Strasbourg en novembre 1918 avant l’entrée des Français.
Durant ses études supérieures, responsable de l’éducation politique du N.S.-Studentenbund (novembre 1930-avril 1931) il tenta de transformer cette fédération en avant-garde intellectuelle du parti. Entré en conflit avec Baldur von Schirach, chef des jeunesses hitlérienne, il fut exclu du parti nazi en 1931. Privatdozent à l’Université de Bonn en 1932, professeur en 1938, professeur titulaire « für mittlere und neuere Geschichte » à Hambourg le 14.4.1940.
Avant l’invasion de la France, chargé à sa demande par la Volksdeutsche Mittelstelle, organisme dépendant des S.S., de diriger un Wissenschaftlicher Weststab : son équipe établit pour Ribbentrop une série de maquettes géo-politiques en vue de l’établissement d’une future frontière occidentale du Grand Reich sur des bases « scientifiques ».
Durant l’occupation, Robert Ernst © le fit venir en Alsace pour mettre sur pied l’université allemande. E.A. ambitionnait de faire de la Reichsuniversität de Strasbourg un établissement national socialiste modèle. En tant que mandataire du Reichsdozentenführer, il exerça une grande influence sur le recteur Karl Schmidt pour le choix des enseignants en s’appuyant sur la hiérarchie des S.S. pour vaincre certaines réticences du ministre de l’Education du Reich, Rust. Professeur d’histoire moderne et contemporaine, il fut doyen de la Fac. des lettres de 1941 à 1943 ; il consacra ses cours magistraux à l’histoire de la renaissance du Reich de 1789 à 1941 (1941-1943), à la préhistoire et à l’histoire des frontières allemandes (1943-1944).
Après la guerre, il publia en République Fédérale des ouvrages d’histoire des idées, de philosophie et d’historiographie. Il fonda et dirigea longtemps la Wissenschaftliche Buchgesellschaft à Tübingen (1949-1953), puis à Darmstadt. Membre du comité de patronage de la revue Nouvelle Ecole en 1979, il estimait alors que beaucoup de thèmes de la « Nouvelle Droite » française rejoignaient ses préoccupations, notamment celui de « la structure unitaire de l’être dans ses rapports tant avec le monde macrophysique qu’avec le monde spirituel ». Ses convictions universalistes et chrétiennes lui interdisent cependant d’adhérer à son nominalisme.
Principales œuvres : Die jugoslawische Frage und die Juli-Krise 1931, Drei Stücke über n.s. Weltanschauung, 1934 ; Neue Schulgestaltung aus n.s., Denken, 1933 ; Die englische Politik in der Julikrise 1914, 1934 ; Universitäten als geistige Grenzfertigung, 1936 ; Europas Diplomatie am Vorabend des Weltkrieges, 1937 ; Gesch. d. dt. Westgrenze, 1938 ; Die Bedrohung Europas durch Frankreich, 1940 ; « Die Gesch. d.dt. Universität Strassburg », Zur Gesch. d. dt. Univ. Str., 1941 ; « Bemerk, zu einer Denkschrift Diltheys für die Gründung der Univ. Str. », Strassburger Monatshefte, 1941 ; Die Strassburger Eide von 842, 1943 ; Muss Feindschatt bestehen zwischen Frankreich und Deutschland ?, 1951 ; Die Idee d. dt. Universität und die Reform der deutschen Universitäten, 1960 : Moderne Physik u. Tiefenpsychologie zur Einheit der Wirklichkeit, 1963, 2e éd. 1980 ; Der Mensch als Träger der Objekt-Subjekt-Union, 1965 ; Was haben wir nötig um diese Krise zu bestehen ?, 1968 ; Wohin gehört der Mensch ?, 1972 ; Lettre publiée dans Nouvelle Ecole, n° 33, été 1979.
Univ. Strassburg. Personal u. Vorlesungsverzeichnis, 1941-1944 ; P. Kahle, Bonn University in pre-Nazi and Nazi times, 1945 ; L. Kettenacker. « Kontinuität im Denken Ernst Anrichs. Ein Beitrag z. Verständnis gleichbleibender Anschauungen des Rechtsradikalismus in Dtl », Festgabe f. P. Kluke, 1968 ; ibidem., N.S. Volkstumspolitik im Elsass, 1973 et sa trad. fr. : La politique de nazification en Alsace, 2e partie, SA, 68, 1978.
Léon Strauss
ANRICH Ernst (Complément)
† 21.10.2001 à Seeheim, Hessen.
Philippe Legin (octobre 2015)