Enseignant et homme de lettres, (C) (★ Erstein † 16.4.1973).
Fils de pâtissier-confiseur. ∞ à Erstein 1923 Marie-Madeleine Frindel. Instituteur à Lièpvre et à Erstein, directeur à l’école Saint-Jean à Strasbourg, professeur d’histoire de l’art à l’École des Arts décoratifs à Strasbourg. Dirigea des chœurs d’hommes et fut longtemps président de la chorale de la cathédrale de Strasbourg. Ayant passé par l’école allemande d’avant 1914, il écrivit en dialecte et en allemand, puis aussi en français. Une de ses premières publications, Narrenberg, est une évocation poétique de personnages historiques alsaciens. Après 1920, il s’efforça avec des collaborateurs à rénover le Théâtre populaire, écrivit plusieurs pièces (D’Spiellitskenigin vu Düsebach, Mathes Grünewald, ein Odilienspiel, E Mozartquintett, une opérette avec musique de J. Ernest), mais insuffisamment appuyée par le public l’entreprise dut s’arrêter. Collaboration à des revues et journaux, surtout au Le Nouvel Alsacien comme critique d’art, il y publia de nombreux récits et des nouvelles, de même qu’au Nouvel Almanach Alsacien (Neuer Elsässer Kalender), il s’assura un grand renom parmi les écrivains du pays ; il publia notamment « Lizenziat Goethe », « Der andere Weg », le petit volume de poésies « Rückschau » (1963) et le recueil de nouvelles « Liebe über alle Grenzen » (1968). Son œuvre se distingue par l’inspiration poétique, le maniement parfait de la langue allemande, le style d’une grande finesse, la philosophie pleine de bonté et d’amour de l’homme, le grand amour aussi pour l’Alsace qu’il décrit admirablement. Mais à cause de la situation linguistique de l’Alsace après 1920, Andrès ne put donner la pleine mesure de son talent (le manuscrit d’un roman sur l’artiste L. Schnug a été perdu). Il s’occupa beaucoup de l’art et des artistes en Alsace, publia plusieurs études approfondies : sur Henri Bacher, Charles Spindler, René Kuder (en français, 1946), Les Graveurs contemporains en Alsace (1948), sur le musicien M. J Erb. Il fut un auteur fécond, un des meilleurs écrivains entre 1920 et 1970. Chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire.
Lucien Sittler (1982)