Fabricant de draps feutrés et de tissus techniques (★ Guebwiller 16.12.1838 † Guebwiller 16.06.1913).
Fils de Jean-Baptiste Althoffer ©. ∞ Marie Antoinette Braun ; 7 enfants. À la mort de Jean-Baptiste Althoffer en 1861, la manufacture de draps feutrés fut reprise par ses trois fils, Jean-Baptiste Richard (1824-1872, père du général Althoffer ©), Joseph (1829-1881) et Charles qui formèrent la société Althoffer Frères. Sous l’impulsion de Charles, qui avait été à l’École Centrale de Paris, la fabrication des feutres pour papeterie fut ajoutée. À la veille de la guerre de 1870, l’entreprise n’était, par rapport à ses concurrents, qu’une affaire bien modeste. À l’époque Althoffer disposait néanmoins d’une entreprise intégrant au tissage, la filature en amont et le finissage en aval. Après le décès de Jean-Baptiste Richard en mars 1872, ses deux frères rachetèrent l’établissement industriel comprenant un grand bâtiment principal à deux étages renferment les ateliers de filatures et de tissage, un bâtiment servant de magasins de draps et de laines brutes, deux maisons d’habitation pouvant servir de logement de maître, deux bâtiments renfermant le moteur hydraulique, le moteur à vapeur et la teinturerie et un terrain servant à l’étendage et au séchage des draps. Par la suite, Joseph Althoffer, n’ayant qu’une fille qui épousa un filateur de coton, Eugène Finet à Troyes, se retira assez tôt et céda ses droits à Charles Althoffer qui se retrouva seul chef.
Si l’année 1870 apparaît pour beaucoup d’historiens économistes comme un tournant important dans l’histoire économique de l’Alsace, comme une véritable rupture en raison des bouleversements profonds que provoqua l’Annexion, en revanche, les Althoffer réussirent à s’adapter sans trop de difficultés à un espace douanier et juridique différent. Intégré à l’économie la plus dynamique d’Europe, J. Althoffer & Cie connut une période d’apogée. L’industrie lainière continua à se développer beaucoup après l’Annexion. Les fabricants de tissus techniques virent leur position consolidée du fait de la demande accrue de draps industriels. Contrairement à d’autres branches du textile, la production des draps dits de Mulhouse destinés à l’industrie ne se ressentit presque pas des changements survenus : l’industrie textile, mulhousienne notamment, générait des besoins énormes. Les Althoffer consolidèrent leur position et travaillèrent pour Schaeffer Lalance & Cie, le leader de l’ennoblissement, la manufacture de papiers peints à Rixheim, Emanuel Lang à Waldighoffen, Baumgartner à Sainte-Marie-aux-Mines ainsi que pour les centres lainiers d’Aix-la-Chapelle et Mönchengladbach.
Cependant, depuis 1871 le commerce fort important avec la clientèle située en France, se trouvait de plus en plus entravé par la frontière et les barrières douanières. Pour maintenir la clientèle française, Charles Althoffer décida de créer une succursale à Archettes en 1893. À l’aube du XXe siècle, Althoffer & Cie devint donc une entreprise bicéphale. En 1905, Charles Althoffer confia à son fils aîné, Louis (1873-1941), ingénieur textile diplômé de l’école d’Aix-la-Chapelle, la direction d’Archettes et à son second fils, Jean-Charles (1878-1949), qui sortait de l’École des Hautes Études d’Ingénieur de Lille, l’unité de Guebwiller puis de Rimbach-Zell à partir de 1906.
Charles Althoffer était également un notable, membre du Conseil d’arrondissement (Kreistag) en 1898 et 1901. Il fut aussi vice-président du conseil d’administration de la première caisse urbaine d’Alsace, devenue Caisse d’épargne et de prêts en 1884.
Bertrand Risacher (décembre 2014)