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ALAPETITE Gabriel Ferdinand

Haut-fonctionnaire et diplomate, (C) (★ Clamecy 5. 2. 1854 † Paris 22.3.1932).

Fils de Ferdinand Alapetite (1821-1895), maire de Clamecy (1871-1880), et de Jeanniska Petit, fille de médecin, ∞ Madeleine Tenaille-Saligny, fille de l’ancien préfet du Pas-de-Calais et de Haute-Garonne, dont il fut chef de cabinet au début de sa carrière.

Après des études classiques et juridiques, licencié en droit, il est chef du cabinet des préfectures du Pas-de-Calais et de la Haute-Garonne (de décembre 1876 à mars 1879), sous-préfet de Muret, Loudun et Chatellerault (entre mars 1879 et avril 1885), secrétaire général de la préfecture du Rhône (d’avril 1885 à juin 1888). Il est nommé successivement préfet de l’Indre, de la Sarthe et du Puy-de-Dôme (entre juin 1888 et décembre 1889). Enfin le 8.1.1890, il est nommé préfet du Pas-de-Calais où ses qualités d’organisation, de labeur et de jugement le maintiendront jusqu’au 26.9.1900, date à laquelle il fut chargé de réorganiser la préfecture du Rhône, où il demeura jusqu’en décembre 1906, y rétablit l’ordre administratif compromis et sauvegarda Lyon de la grève générale en 1906. Le 29.12.1906, il fut appelé en tant que ministre plénipotentiaire de 2e classe au poste de résident général à Tunis. Ses éminentes qualités de sang-froid, de modération, d’ordre et d’autorité réfléchie, lui permirent de « maintenir la paix par la justice » selon sa propre formule, entre colons et indigènes. La réputation de négociateur autant que d’administrateur, que son action et son œuvre lui avaient acquise, amenèrent le gouvernement à lui offrir le 26.10.1918 l’ambassade de France à Madrid comme ministre plénipotentiaire de 1re classe. La situation internationale et la faiblesse financière de la France, l’instabilité politique en Espagne, les exigences excessives de certains milieux politiques français ne lui permirent pas de résoudre la question du statut de Tanger, principal problème franco-espagnol. En revanche, il allait pleinement réussir au poste de commissaire général d’Alsace et de Lorraine auquel il fut appelé le 11.2.1920. Il sut prendre avec compétence et habileté les mesures indispensables, aussi bien politiques qu’administratives, qu’exigeait la situation particulière des départements recouvrés. L’entente et l’œuvre commune avec le Conseil consultatif, créé sur son initiative, sa défense à la fois ferme et souple des intérêts locaux, principalement du statut des fonctionnaires du cadre local, et de la législation concordataire et scolaire, sa fermeté en sens contraire, dans la défense des intérêts fondamentaux de la cause française, sa modération dans l’assimilation administrative lui permettront, tout au long de son mandat, d’éviter les crises majeures qui étaient à redouter. Toute sa politique allait cependant être mise en question par l’action du Cartel des Gauches, issu des élections de mai 1924, visant une assimilation brutale, et il demanda que le gouvernement mît fin à sa mission qu’il abandonna définitivement en juillet 1924.

 

Georges Foessel (1982)

Sources :

Alapetite (1854-1932), Paris, 1932 ; « Souvenirs du commissariat d’Alsace-Lorraine (1920-1924) », Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, 1978, p. 102-120, avec portrait, et 1979, p. 83-101.