Skip to main content

ACKERMANN Paul

Grammairien, (Pl) (★ Altkirch, 20.4.1812 † Montbéliard 26.7.1846).

Fils de Paul Ackermann, receveur municipal. ∞ 1843 à Berlin Victorine Choquet, d’origine parisienne, qui désormais s’appellera Louise Ackermann et publiera des recueils de poèmes et de contes. (Dictionnaire de biographie française I [1933], c. 340).

Destiné par ses parents au ministère évangélique, il fit ses études théologiques à Strasbourg. Ayant perdu la foi, il se voua aux études grammaticales. À Paris où il séjourna (1833-1839), il publia en collaboration avec Charles Nodier le Vocabulaire de la langue française (dit aussi Vocabulaire de l’Académie, à l’usage des classes, 1836). Dans son Essai sur l’analyse physique des langues (1838), il pose les bases d’une phonétique articulatoire dont, certes, il surestime la justesse, la précision et la valeur universelle, mais qui fait mieux que résumer l’excellente bibliographie par laquelle il commence le volume. Il fait réimprimer, en 1839, la Deffence et Illustration de la Langue françoyse de du Bellay à la suite de son Discours sur le bon usage de la langue française. Il se rend ensuite à Berlin, où Al. von Humboldt lui procure une place qui lui laisse des loisirs pour continuer ses travaux. Son Traité de l’accent appliqué à la versification, paru en 1840, sera réédité en 1843, puis encore en 1848 ; il y pose, le premier sans doute, le principe que le rythme du vers français est réglé par la place des accents toniques. Son Dictionnaire des Antonymes ou Contre-mots (1842) est un intéressant répertoire de citations littéraires opposant deux notions sémantiquement parentes. Enfin ses Remarques sur la langue française, ou répertoire grammatical (1845) donnent une foule d’exemples littéraires à propos de toutes sortes de questions de grammaire, principalement sur l’emploi des prépositions. Quand, épuisé par le surmenage, il se retira dans sa famille à Montbéliard et y mourut, il avait en chantier un grand dictionnaire comparable à celui que fera Littré. Sa femme dit de lui : « Mon mari n’eut jamais qu’une passion au monde, la langue française ; elle fut l’unique pensée de sa vie ».

 

Marc Hug (1982)

Sources :

Sainte-Beuve, P. J. Proudhon, sa vie et sa correspondance (une longue note au début du chap. XI, avec bibliographie), 1873 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, I, p. 5 ; Dictionnaire de biographie française I (1933), c. 342.