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FEHRENBACH Charles

Universitaire, astronome, (Pl) (★ Strasbourg 29.4.1914). Fils de Charles Fehrenbach (★ Strasbourg), cheminot, et d’Alma Holtkamper. ∞ 3.8.1939 à Dettwiller Myriam Léonie Graff (★ 1912 † 1979) fille du pasteur de Dettwiller, trois enfants. Fehrenbach a fait toutes ses études secondaires et supérieures dans sa ville natale et eut en particulier comme professeur le grand astronome André Danjon. Il a été nommé, ayant obtenu sa licence, préparateur à la faculté de Sciences de Strasbourg (1934). Reçu à l’agrégation de sciences physiques (1937). Après la campagne 1939-40, au cours de laquelle il fut décoré de la Croix de guerre, il a été nommé professeur au lycée Saint-Charles à Marseille. Mais en 1941, l’Université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand, l’appela comme aide-astronome. Dès lors, sa voie était tracée, car il avait longtemps hésité entre la physique et l’astronomie, étant également compétent dans ces deux disciplines. En 1943, il fut promu sous-directeur de l’Observatoire de Haute-Provence, fondé en 1936 et le mieux équipé de nos observatoires ; en 1946 le CNRS le nomma maître de recherche, attaché à cet observatoire. Directeur (1966-1983) de l’observatoire de Haute-Provence, il fut un véritable chef d’entreprise, et il a su, dans l’extension de l’Observatoire aux coupoles blanches préserver le paysage provençal, planter des forêts (chevalier du Mérite agricole). En 1947, Fehrenbach a soutenu à Paris son doctorat d’État en sciences physiques et fut nommé en 1950 professeur titulaire à l’Université de Marseille, et directeur de l’Observatoire de Marseille (1949-1971). Professeur émérite en 1984. Sa réputation a très vite dépassé nos frontières: de 1958 à 1972, il fut président de la commission des Instruments de l’Observatoire européen (ESO), membre du Conseil ESO du comité Télescope France, Canada Hawaï, en 1975 et en 1979, il en fut élu président. Vice-président de 1973 à 1979 de l’Union astronomique internationale. Fehrenbach s’est en particulier signalé dans ses recherches sur la mesure des vitesses radiales et a mis au point un prisme objectif à champ normal qui permet la mesure rapide de ces vitesses. L’application de ces méthodes a permis en particulier l’étude des Nuages de Magellan : plus de 600 étoiles de cette nébuleuse située à 150. 000 années-lumière ont été reconnues parmi 5. 000 étoiles de la galaxie. Fehrenbach a découvert les étoiles les plus lumineuses de notre univers. Le prisme-objectif de 60 cm de diamètre installé à l’Observatoire de Haute-Provence a permis de découvrir des étoiles s’échappant de notre voie lactée. Il a en outre étudié de nombreux autres astres et obtenu pour les comètes des spectres permettant une image détaillée des molécules carbonées. Avec les nombreux collaborateurs, qu’il a lui-même formés, il a pu établir la structure et la nature de notre galaxie, qui contient des étoiles très anciennes, mais dans les bras de laquelle se poursuit la formation d’étoiles nouvelles. Il s’est également intéressé aux problèmes techniques de l’optique instrumentale. Sous sa direction une douzaine d’instruments modernes, dont un télescope de 193 cm de diamètre et un autre de 152 cm ont été mis en service à l’Observatoire de Haute-Provence. Il a eu un rôle déterminant dans la conception et la réalisation des deux télescopes géants de 360 cm au Chili et à Hawaï. Correspondant, en 1963, puis membre de l’Académie des Sciences (Institut de France) en 1968, il est aussi membre ou associé de multiples Académies ou sociétés savantes du monde entier. En 1976, la ville de Paris lui a décerné son Grand prix scientifique, et en 1978 le CNRS lui a remis sa Médaille d’Or.
Son œuvre scientifique est considérable. À côté d’ouvrages généraux, intégrés à des publications collectives: L’univers sidéral (1955), Les classifications spectrales (1958), une ample contribution à L’histoire générale des sciences de Taton (1964), ses travaux originaux ont fait l’objet de 280 publications dans les revues d’astronomie ou d’astrophysique françaises et étrangères.
Nouveau dictionnaire national des contemporains, t.3, 1964, p.351; Le Nouvel Alsacien du 19. 10. 1984; Who’s who in France, 1985-86, p.548.

Roger Mehl (1988)

† Nîmes le 9.1.2008
Who’s who in France, consulté décembre 2018

Philippe Legin (décembre 2018)