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KARRER Conrad

Garagiste, résistant, (Pr) (★ Andelfingen, canton de Zurich, Suisse, 24.5.1898 † Barr 22.4.1982). Fils de Jacob Karrer et d’Anna Catharina Krebser. ∞ 15.3.1925 à Paris Christine Kern, d’Ingwiller ; 2 enfants. Ayant appris le métier de mécanicien d’automobiles à Rohrschach, Suisse, fut chauffeur de taxi à Paris, s’installa comme garagiste à Barr en novembre 1928 et agent Peugeot en 1930. Farouchement opposé au nazisme. Dès le début de l’Occupation allemande, profitant de sa fonction d’agent Peugeot et de séjours fréquents à Sochaux, il organisa un passage de courrier clandestin, puis participa à une filière d’évasion de prisonniers français vers l’Intérieur. Inscrit dès 1941 à la première résistance organisée en Alsace par le Dr Barreis ©, il échappa par chance au démantèlement de ce réseau par la Gestapo en 1942. S’effaça quelques mois en Suisse, puis revint en 1943 et fit partie du réseau de résistance de Paul Dungler ©, qui, réfugié en zone non occupée, créa la 7e colonne d’Alsace, affiliée aux Forces françaises de l’intérieur (F. F. I.). Karrer monta une organisation dans le canton de Barr. Lié au futur commandant François (G. Kiefer ©) et à Paul Freiss ©, il prit contact avec le colonel Marchand (d’Ornant) et le commandant Marceau (M. Kibler ©) qui eurent la charge de la création des unités F. F. I. du général Koenig © en Alsace et y vinrent clandestinement pour des rencontres avec des résistants alsaciens. Dans les villages du canton de Barr et de certaines localités périphériques, Karrer monta un réseau serré, filières d’évasion, de renseignements et organisation d’unités combattantes. En 1943, il créa le maquis de Barr où vinrent se réfugier des personnes traquées par la Gestapo et les jeunes Alsaciens réfractaires ou déserteurs de la Wehrmacht. À la Libération, ce maquis comptait 331 personnes réparties sur le canton. Karrer fut nommé capitaine F. F. I. en 1944, son réseau de résistance fit partie du réseau Martial. Il leva à la Libération une troupe de F. F. I. qui fut au combat lors de l’attaque de Strasbourg et de Benfeld en janvier 1945. À la Libération, Karrer prit la direction du canton de Barr pour la sécurité, le ravitaillement et la reprise de la vie économique jusqu’à l’installation de l’administration civile française le 2 février 1945. Chevalier de la Légion d’honneur, croix de combattant volontaire de la Résistance, il fut aussi nommé citoyen d’honneur de Barr.

Marcel Krieg (1993)