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NETTER Roland (noms de guerre: Gaston, puis Raoul)

Résistant, (I) (★ Strasbourg 22.8.1923 d. Strasbourg 14.6.2002). Fils de David Netter, commerçant, et de Jeanne Herrmann. ∞ 19.7.1948 à Réguisheim Denise Olff, fille de Julien Olff et d’Irma Picard; 1 fille. Évacuée de Strasbourg en septembre 1939, la famille Netter était réfugiée à Turckheim et le jeune Roland travaillait à l’Entrepôt des Tabacs à Colmar. Le 16 juillet 1940, devançant de très peu l’expulsion des juifs, il réussit, avec ses parents, à gagner en camion Maîche, Doubs. En mars 1942, quand commencèrent les rafles de juifs en zone occupée, ils passèrent en Suisse. Ils ne furent pas autorisés à y demeurer et furent expulsés vers la France non occupée, où ils gagnèrent Montfaucon-en-Velay, Haute-Loire. En mars 1943, Netter trouva un emploi d’archiviste à Gap, Hautes-Alpes, en zone italienne dans un bureau de l’UGIF (Union générale des Israélites de France). Avant l’arrivée des troupes allemandes en septembre 1943, ce bureau fut dissout. Il travailla ensuite, comme manœuvre, à la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne, Loire, et entra en contact avec des mouvements de Résistance contrôlés par les communistes, en premier lieu avec le Front Uni de la Jeunesse Patriotique (FUJP). En avril 1944, il avait constitué un groupe d’une quarantaine de jeunes à la «Manu» et il les fit admettre dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTPF) avec le grade de lieutenant. Ils sabotèrent les armes destinées à la Wehrmacht. Le 14 juillet 1944, ils tentèrent sans succès de faire dérailler un train militaire allemand. Dénoncé par un ancien milicien soi-disant repenti qu’il avait admis dans son groupe, R. Netter fut arrêté le 8 août 1944 par la Gestapo et torturé puis condamné à mort après un simulacre de jugement. Libéré le 19 août 1944 par les gendarmes français, il perdit ses galons d’officier FTP pour avoir accepté un suspect dans son groupe et s’engagea comme simple soldat dans un régiment FFI, le 1er régiment de Franche-Comté (plus tard 27e RI), qui participa aux combats dans les Vosges, à la bataille de Colmar, puis à l’occupation de l’Allemagne et de l’Autriche. Démobilisé en novembre 1945, il fut d’abord représentant en chapellerie, puis travailla dans l’entreprise familiale de mercerie en gros à Strasbourg, qui périclita dans les années soixante. En septembre 1946, il était devenu secrétaire départemental de l’Association des anciens FTP (à partir de 1950 Association nationale des Anciens Combattants de la Résistance, ANACR) du Bas-Rhin et avait adhéré au Parti communiste. Il était en même temps secrétaire général de l’Union Fédérale des Anciens Combattants (UFAC) du Bas-Rhin, mais, à la suite du procès de Bordeaux, il ne fut pas réélu au bureau départemental en 1953. Sa connaissance de l’allemand lui valut d’assurer les liaisons entre les anciens FTP et l’Association allemande des victimes du nazisme (VVN) composée en majeure partie de communistes, ainsi que le secrétariat des «Échanges franco-allemands» qui militaient pour la reconnaissance de la RDA/DDR. Le 5 janvier 1968, il devint directeur commercial de la société Intraco, spécialisée dans le commerce avec les pays de l’Est et l’Extrême Orient, où il resta jusqu’à sa retraite en 1983: il en était devenu directeur général adjoint en 1975. Ordre national du Mérite.
Souvenirs inédits (archives privées).
ANACR, Comité régional d’Alsace, Hommage à Roland Netter, 18. 10. 2002; Dernières Nouvelles d’Alsace du 15.10.2002.

Léon Strauss (2006)