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KLEINCLAUS Jean

Juriste, administrateur, bailli de Barr et propriétaire terrien, (C) (★ Strasbourg 27.12.1723 † Barr 15.1.1784). D’une famille de juristes-administrateurs originaire de Landser où était né le grand-père de Kleinclaus.

Fils de Jean Christophe Kleinclaus († 13.1.1747), licencié en droit, secrétaire des XV à Strasbourg du 18 août 1714 à son décès, et de Marie Madeleine Weinemer, fille d’Albert Weinemer, prévôt de Mutzig. ∞ 6.4.1750 à Strasbourg Catherine Marthe Zaepffel, fille de François Mathieu Zaepffel, des XXI, et de Marie Catherine Holdermann († Strasbourg 27.5.1793). Inscrit à la faculté de Droit à Strasbourg en 1740, Kleinclaus soutint le 23 décembre 1741 une dissertation de licence intitulée Meletemata quaedam de servitutibus et decimis et le 23 juin 1742 une thèse de doctorat intitulée Positiones utriusque juris miscellanea (dédicacée au préteur royal Joseph de Klinglin ©) : l’analyse de ces travaux témoigne à la fois de l’intérêt porté par Kleinclaus aux problèmes de la propriété foncière, et du souci « caméraliste » des professeurs strasbourgeois. Le 6 juillet 1742, il se fit recevoir avocat au Conseil souverain d’Alsace « pour apprendre la pratique française » et, en 1743, avocat à la Régence de l’évêché de Strasbourg « pour acquérir la pratique allemande » et pouvoir ainsi postuler, en 1745, à un emploi au service de la ville de Strasbourg. Il y fut successivement substitut à la chancellerie, assesseur du Grand Conseil (20 septembre 1751), membre des XXI (1764-1769), avant d’accéder au collège des XV en 1769. Il apparaît également comme bailli des terres de la noblesse immédiate de Basse Alsace (au moins depuis 1752), comme « lieutenant bailli de Rust, terre de la noblesse impériale du cercle d’Ortenau » (au moins depuis 1757) et en 1767 ce titre est élargi au « canton de l’Ortenau » tout entier. Enfin il fut bailli à Barr, de 1772 à sa mort. Propriétaire d’un important domaine et du « cabaret » au Neuhof, faubourg de Strasbourg, que son père avait pu constituer, grâce à une politique d’échanges avec la ville de Strasbourg, Kleinclaus s’est acquis de grands mérites par l’importante collection des Ordonnances du Roi et des Intendants d’Alsace depuis le 30 avril 1698 jusqu’au 31 décembre 1765, 12 vol. in fol., plus un volume de tables, qui existe en deux exemplaires à la  Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, indispensable instrument de travail pour qui veut étudier l’histoire de l’Alsace au XVIIIe siècle. Il est par ailleurs l’auteur d’un Mémoire contenant les moyens à soulager les pauvres habitans du Neuhoff, leur procurer des secours à subsister et mettre cette communauté en bon état.

Archives municipales de Strasbourg, Série VI, 142, 17 ; Fichier des employés de la ville au XVIIIe siècle ; R. Reuss, Geschichte des Neuhofs, Strasbourg, 1884, p. 66, 68, 73, 75, 83 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, 1897, p. 382 et 581 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 41. Renseignements sur les propriétés foncières fournis par M. Jean Vogt.

† Marcel Thomann (1993)